Combien vaut un Ban Ki-moon averti ?

M. Z. (mohamed_zaaf@yahoo.fr)

Ainsi disparaissent les importantes concessions faites dans le cadre du plan Baker, reconnu avantageux pour le Maroc puisqu’il autorisait une autonomie de 4 à 5 ans sous contrôle marocain au Sahara occidental, suivie d’une consultation référendaire à laquelle les colons marocains sur place prendraient part.
Comme on pouvait le prévoir, les dirigeants sahraouis finissent par se rebiffer et ne veulent plus faire le jeu dune ONU qui se met en porte-à-faux avec ses propres textes pour ménager, pour ne pas dire satisfaire, la logique dun colonialisme retardataire et sen faire loutil zélé. Un communiqué du gouvernement sahraoui avertit en effet quà lavenir les Sahraouis ne composeront avec lONU que dans le cadre de la charte onusienne, des décisions de la justice internationale et du plan de règlement OUA/ONU de 1991, prévoyant lorganisation dun référendum dautodétermination libre, régulier et impartial au Sahara occidental. Ce qui laisse supposer que le Polisario ne tient plus compte de ce qui vient après les accords de 1991 à la base du cessez-le-feu. Ainsi disparaissent les importantes concessions faites dans le cadre du plan Baker, reconnu avantageux pour le Maroc puisquil autorisait une autonomie de 4 à 5 ans sous contrôle marocain au Sahara occidental, suivie dune consultation référendaire à laquelle les colons marocains sur place prendraient part. «Adieu veau, vache, cochon&», pourraient dire maintenant les Marocains après la décision sahraouie. «Nous ne pouvons pas rester les bras croisés devant larrogance du Maroc et la servilité de lONU à abdiquer à la pression de la France», avertissait il y a une semaine Mhamed Khadad, membre du secrétariat national du Polisario, après avoir pris connaissance de la reculade de Ban Ki-moon dans son rapport. Un avertissement aussi inaudible pour le secrétaire général de lONU que les appels à secourir les droits humains au Sahara occidental. Un Ban Ki-moon averti nen vaut ni un ni deux, comme laisse supposer ladage. Nest-il pas significatif que lAMDH (Association marocaine des droits de lhomme) sinquiète, saisisse formellement le Premier ministre marocain et lui demande dintervenir immédiatement pour sauver la vie des activistes sahraouis en grève de la faim dans les prisons de Mohammed VI, quand Ban Ki-moon se complaît dans un silence désolant, alors quil est tous les jours internationalement interpellé sur le sujet ? Serait-il aussi allergique que Paris à la question des droits de lhomme lorsquelle touche les Sahraouis ?

Soyez le premier à commenter

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.


*