Le Maroc considère le Sahara un problème entre l’Algérie et le Maroc
Rabat a de la nostalgie pour l’époque d’avant 1994
Les tentatives des responsables marocains d’ouvrir les frontières terrestres avec l’Algérie rencontrent des réserves et des conditions algériennes concernant plusieurs questions, notamment le règlement du conflit du Sahara Occidental. Pour sa part, Rabat qualifie cette position d’incompréhensible et l’utilise comme raison pour renouer ses relations avec l’Algérie et avec la crise du Sahara Marocain.
Le ministre des Affaires Etrangères marocain, M. Tayeb El Fassi, a déclaré, ce week-end, après la réunion des ministres des affaires étrangères des pays 5+5, qui s’est tenue en Tunisie, que le problème du Sahara est « un problème entre le Maroc et l’Algérie et que son pays a pris plusieurs initiatives vis-à-vis de cette question », dans une allusion à la proposition faisant état de l’autonomie du Sahara, que les décideurs sahraouis ont refusé et refusent toujours.
Concernant ce point en particulier, l’Algérie le soulève à chaque fois qu’il s’agit de normalisation des relations avec le Maroc, Tayeb El Fassi a indiqué que la position algérienne remonte aux années 70, lorsque régnait l’idéologie de la liberté des peuples et l’autodétermination. Un discours qui a, selon lui, disparu avec la disparition du communisme dans le monde. Le ministre des Affaires Etrangères Marocain a également appelé à voir loin et à prendre en considération l’avenir des générations futures et les aspirations des peuples de la région ».
Les déclarations du ministre reflètent le désespoir des marocains vis-à-vis de la position algérienne qui remontent à 1994, date de l’annulation du visa pour les ressortissants algériens. Les marocains s’attendaient, alors, à un changement dans la position des algériens vis-à-vis du conflit Sahraoui et de leur relation avec le voisin marocain.
Les responsables marocains n’ont pas tardé à se rendre compte que la crise entre les deux pays est plus profonde que ça en a l’air. Le ministre Abdelkader Messahel a répondu, alors, à des demandes marocaines appelant à activer la mise en œuvre de la construction du Maghreb, que l’Union Maghrébine, qui a été créée en 1989, ne peut activer sans prendre en considération des contraintes politiques relatives à la résolution du conflit du Sahara. L’Algérie, pour sa part, considère que le règlement de ce dossier doit passer par le droit des sahraouis à l’autodétermination par un referendum, qui est un des fondements du pays, inspiré de son passé avec le colonisateur français.
En plus de cette condition sine qua non pour la normalisation, l’Algérie a d’autres conditions, notamment la régularisation des biens des algériens en suspens au Maroc et l’engagement du Maroc à adhérer à la lutte antiterroriste sur le terrain et dans la lutte contre le trafic de drogues via les frontières. Tant que le Maroc refuse d’aller à un référendum et que l’Algérie refuse, pour sa part, toute discussion sur la normalisation, sans mettre fin définitivement au colonialisme dans le dernier coin de l’Afrique, la réouverture des frontières entre les deux pays reste quasiment impossible.
El Khabar
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