L’ASDHOM a rencontré Madame Zoubida Aït Sirahal et soutient sa lutte pour la justice

Solidmar a déja évoqué cet inacceptable déni de justice contre lequel se bat Madame Zoubida Aït Sirahal. Rappel de cette affaire
Par Ayad Ahram, ASDHOM, 16/4/2010
Mme Zoubida Ait Sirahal se bat becs et ongles depuis 2002 pour que l’assassin de son mari soit puni. La justice marocaine traine en lenteur et ne semble du tout du côté de la simple citoyenne marocaine, de son état concierge  d’un immeuble en région parisienne. Toutes ses petites économies y passent1 Elle a refusé avec raison toutes les tentatives de l’achat de son silence et de l’abandon de la plainte. Elle considère que l’honneur et la dignité de la personne n’ont pas de prix. Elle a tout à fait raison et l’ASDHOM la soutient dans sa démarche.
Mohamed AIT SIRAHAL, émigré marocain, 52 ans décède le 25 juillet 2002,suite aux tortures subies au commissariat de Marrakech, que lui a infligées un dénommé KARBOUCH Mohamed, officier de police..
–  Mme Zoubida AIT SIRAHAL, une citoyenne marocaine installée en France et exerçant le métier de concierge d’immeuble en région parisienne, n’a pas cessé depuis 8 ans de lutter pour que le crime commis à l’encontre de son mari, ne reste pas impuni.
« J’ai vu de mes propres yeux la police soulever mon mari menotté et le jeter contre le mur du commissariat de Marrakech. AIT SIRAHAL Mohammed, mon conjoint immigré marocain de 52 ans décède à l’hôpital IBN ZOUHR à Marrakech quelques heures après avoir subi des tortures par la police marocaine (suite à une banale altercation) ».
Grâce à sa ténacité et à sa détermination, Mme Zoubida AIT SIRAHAL a réussi à déposer plainte et à poursuivre l’officier de police devant les tribunaux.
Alors que les faits se sont déroulés sous le regard de témoins, et qu’une enquête judiciaire a été diligentée, l’officier de police n’a pas été suspendu de ses fonctions. Il a continué durant toute cette période à exercer librement, narguant ainsi la famille du défunt et tous ceux qui se sont indignés contre son acte ignoble : s’acharner cruellement contre un citoyen, menotté et dans un commissariat.
Cette situation insupportable, n’a pas désarmé Mme Zoubida AIT SIRAHAL. Soutenue par de nombreuses associations et après avoir interpellé différentes instances, mené à Paris un sit-in devant l’Ambassade du Maroc, pour exiger la tenue d’un procès et l’arrêt des tergiversations et les renvois incessants des audiences du procès, un jugement a été rendu le 1er mars 2005 : condamnation de l’officier de police Mohamed KHARBOUCH à 10 ans de prison ferme.
–  En dépit de ce jugement, le coupable n’a pas été interpellé, ni démis de ses fonctions.
Il a usé de son droit de faire appel, pour rester libre et pour continuer à exercer ses fonctions sans aucune mesure disciplinaire à craindre de la part de sa hiérarchie ou du ministère de l’Intérieur… ! Le coupable, usant de ses relations et de son statut, un jugement plus clément a été rendu en appel, le 11 mai 2006 : 2 ans de prison ferme !!!
Devant cette mascarade, la famille se pourvoit en cassation et le 7 avril 2007, ce jugement en appel a été annulé.Ce n’est que le 28 novembre 2008, qu’un nouveau jugement a été rendu en Appel : 10 ans de prison ferme.
–  Mais de nouveau, les avocats du coupable se pourvoient en cassation et le tortionnaire sort du tribunal libre, en attente de la décision de la Cour de cassation… qui tarde à venir…
–  Nouvel appel de Mme Zoubida AIT SIRAHAL en date du 16 mars 2010
Je suis une simple concierge d’immeuble parisien qui trime pour éduquer ses enfants et maintenant pour assurer les frais inhérents à la défense de la mémoire de mon époux Mr Mohamad Ait SI RAHAL, tué par l’officier supérieur Mohammed KARBOUCH qui jouit d’une impunité totale et du soutien d‘une justice aux ordres du plus offrant en dirhams.
8 ans auparavant, mon conjoint immigré marocain de 52 ans décédait à l’hôpital IBN ZOUHR à Marrakech quelques heures après avoir subi des tortures par cet officier supérieur tortionnaire (suite à une banale altercation) …Notre famille achevait de passer d’excellentes vacances quand l’irréparable à eu lieu la veille de notre retour en France.
Depuis le 25/07/2002 jour de la mort de mon mari, mes enfants, Achraf, Fahd, Wassime et moi même n’avons eu de cesse de déployer tous les recours auprès de l’administration
Marocaine afin que ce fonctionnaire hors la loi et coupable de ce crime odieux soit jugé et mis au ban de la police.
Après une mobilisation des associations et un sit-in devant l’ambassade du Maroc à Paris, ainsi qu’une campagne de pétition relié par des sites Internet de la communauté marocaine en Europe, la justice a condamné l’officier supérieur, Mohamed KARBOUCH, à 10 ans de prison.
Justice avait été rendue!!
–  Je me suis empressée de remercier mes soutiens, mais rapidement j’ ai pris conscience de vivre dans un Maroc sombre de l’impunité et du crime protégé.
D’appels en appels l’officier supérieur, KARBOUCH, est toujours libre 8 ans après son acte MEURTRIER.
Accompagné de ses avocats, il me nargue en me disant «tu ne fais que perdre ton temps et ton argent car tu seras toujours qu’une femme zmagriaya, nous nous sommes les Oulad el blad!!». Durant ces 8 années de calvaire je suis partie au Maroc plus de 50 fois pour arpenter les couloirs sinistres des palais de justices… Mon dernier voyage datant à ce jour du 2O novembre 20O9.
L’ASDHOM exige :
L’arrêt des atermoiements de la justice
La radiation du coupable du corps de police
L’aboutissement de la procédure judiciaire toujours en vigueur
L’ASDHOM réaffirme son soutien et sa solidarité à l’épouse du défunt et exige que justice soit faite.
ASDHOM
79, rue des Suisses 92000 Nanterre
asdhom@asdhom.org www.asdhom.org

 

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