Quelle architecture pour le Maghreb ?

La réalité du terrain dit qu’il existe des gens dans la région qui ont pris les armes, dans un premier temps contre le colonialisme espagnol puis pour refuser qu’on les fasse marocains ou mauritaniens.
Par M. Z.(mohamed_zaaf@yahoo.fr)
«La construction dun Maghreb arabe fondé sur la solidarité et la complémentarité constitue un atout essentiel pour linstauration dun développement solidaire dans lespace méditerranéen», considérait M. Kamel Morjane, le chef de la diplomatie tunisienne, jeudi dernier, à loccasion de la réunion des ministres des Affaires étrangères du groupe des 5+5 tenue à Tunis. Des paroles justes quaucun Maghrébin ne viendrait à nier. Sauf que pour pouvoir envisager sérieusement linstauration de ce «développement solidaire dans lespace méditerranéen», il faut quil y ait une normalisation du Maghreb permettant aux Sahraouis de se mettre au diapason des autres peuples maghrébins. Donc, à son tour, le Sahara occidental devrait pouvoir en finir, comme ses voisins, avec le processus de décolonisation. Prétendre un instant quil est possible de construire lensemble maghrébin alors que lun des peuples qui le composent, et qui de plus se trouve être républicain, est maintenu contre sa volonté sous le joug colonial dun trône, cest prétendre que Ben Laden est prêt à raser sa barbe pour satisfaire les besoins biométriques de ses anciens alliés. La réalité du terrain dit quil existe des gens dans la région qui ont pris les armes, dans un premier temps contre le colonialisme espagnol puis pour refuser quon les fasse marocains ou mauritaniens. Et rien nencourage à penser quils vont ramollir et changer dattitude parce quon se conduit avec eux en tyrans. Et, de ce fait, ils sont incontournables dans léquation maghrébine. Dautant que rien nencourage non plus à penser que lAlgérie pourrait un jour larguer ses principes pour construire le Maghreb sur le cadavre sahraoui. Car, pour lAlgérie, «il ne sagit pas de construire un Maghreb où les uns gagnent et les autres perdent. Le Maroc ne se limite pas seulement au Maroc et à lAlgérie. Il faut que tous les peuples qui sont dans cet ensemble trouvent leur place», disait Yazid Zerhouni, il y a deux ans, en réponse aux habituelles réflexions marocaines sur la réouverture de la frontière. Récemment, Abdelaziz Belkhadem nen disait pas moins lorsquil affirmait quil ne pouvait y avoir de Maghreb avec la question du Sahara occidental en suspens. Une question qui empoisonne latmosphère maghrébine quand quIsraël empoisonne celle méditerranéenne.

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