Sahara Occidental : Odeur de complot

Lévolution du dossier sahraoui est physiquement à lavantage du makhzen : il occupe les lieux et peut très bien saccommoder pour longtemps encore de linterminable conflit qui se poursuit sur le tapis vert onusien ainsi que dune RASD en exil.
Par M. Z. ( mohamed_zaaf@yahoo.fr)
Le Sahara occidental est, depuis les années 1960, inscrit à lONU en tant que problème de décolonisation. A cette époque, Rabat se contentait de réclamer conjointement avec Alger et Nouakchott lautodétermination au Sahara occidental, droit inaliénable que le roi Mohammed VI dit aujourdhui rejeter définitivement. Quitte à écraser plus fort que jamais les droits humains au Sahara occidental ! Lévolution du dossier sahraoui est physiquement à son avantage : il occupe les lieux et peut très bien saccommoder pour longtemps encore de linterminable conflit qui se poursuit sur le tapis vert onusien ainsi que dune RASD en exil. Une évolution plutôt malsaine pour ne pas dire quelle pue tout court le complot lorsquon saperçoit que la Minurso nest pas prête à organiser la mission pour laquelle elle a été créée ni même de se mêler un tant soit peu des droits humains violés sauvagement avec la régularité dun métronome par les forces répressives du Makhzen, appuyées désormais par les colons marocains recrutés à cet effet. On ne sait pas trop comment se sont décidées les consultations.sur le dossier sahraoui, mais il est certain quelles sont frappées dun déséquilibre flagrant. Quon consulte les belligérants (Maroc et Polisario), lancienne puissance coloniale (Espagne) et les pays mitoyens (Algérie et Mauritanie), cest déjà trop de monde vu quil sagit dun problème de décolonisation et que sa solution ne saurait outrepasser le droit du peuple sahraoui à exercer librement son autodétermination. Quen plus de tout ce monde on consulte Washington et Paris, cela ne peut que créer un déséquilibre qui fausse la donne, entretient le problème et rallonge chez le peuple sahraoui des souffrances qui durent voilà près de 35 ans. Les Etats-Unis peuvent-ils se positionner contre ce même allié quils ont aidé à construire son «mur de la honte» ? Et la France qui sétait tenue politiquement et militairement dès le départ aux côtés du royaume, le couvrant même dans ses violations aux droits humains ? En effets, Paris avait empêché en 2006 la publication dun rapport européen sur ces violations et sest opposé, il y a un an, à lélargissement des prérogatives de la Minurso à la surveillance des droits de lhomme. LONU ? «Hamiiha, haramiiha», comme disent les Arabes.
Le Jeune Indépendant

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