Elle avait laissé un testament avant son départ d'Alger. Une délégation sahraouie violement attaquée par des colons marocains

Par Rafik Bakhtini

Finalement, la délégation sahraouie versée dans la défense des Droits de l’Homme ne croyait pas si bien dire, en annonçant qu’elle risquait le pire en rentrant dans les territoires occupés, après avoir visité les camps de réfugiés et s’être livrée à plusieurs témoignages accablants sur le régime colonialiste, lors d’un court séjour à Alger. Cette délégation s’attendait au pire, parce qu’elle ne doit pas avoir perdu de vue que les membres d’une précédente délégation avaient été  » emprisonnés  » sans jugements, ni aucun respect de leurs droits, après un séjour similaire. Les membres de cette première délégation se trouvent aujourd’hui en grève de la faim depuis bientôt quatre semaines, si bien que leurs jours sont carrément en danger. Cette seconde délégation, dont le sort n’est sans doute pas plus enviable, a été violement agressée à Laâyoune par des colons marocains, habillés de tenues traditionnelles, soigneusement encadrés et protégés par les forces d’occupations chérifiennes. Cette délégation, dont des membres ont été blessés, n’a dû son salut qu’en ayant le réflexe de se replier et de se trouver refuge, in extremis, dans la demeure d’un autre militant des Droits de l’Homme sahraoui. Les membres de cette délégation, quelques jours auparavant, rédigeaient leur testament en indiquant que son  » contenu sera rendu public en cas de représailles du régime du Maroc ». Se référant au sort réservé aux deux premières délégations sahraouies, qui se sont déplacées dans notre pays et qui ont visité les camps de réfugiés sahraouis, les invités de l’Algérie ont soumis deux hypothèses aux médias algériens : soit le groupe sera arrêté aujourd’hui à son arrivée à l’aéroport marocain de Dar-El-Beïda (escale imposée par le Maroc avant de regagner les territoires occupés du Sahara occidental), soit il pourra rejoindre les territoires sahraouis occupés, pour subir ensuite des répressions. Mais le cas de refoulement de la célèbre Aminatou Haïdar, qui a par la suite défrayé la chronique, a également été abordé. Finalement, le régime de Mohamed VI a choisi la seconde option. La plus lâche, en somme, après avoir échoué lamentablement en usant des deux autres.
R. B. 

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