Au sujet des négociations entre les deux parties au conflit, Maroc et Front Polisario, il a souligné que ces négociations sont bloquées à cause de la partie marocaine « qui s’en tient à sa position intenable, selon laquelle toute solution doit être fondée sur l’autonomie pour le Sahara occidental sous souveraineté marocaine ».
Après avoir rappelé que la proposition marocaine d’autonomie a pour base une hypothèse juridique complètement erronée, à savoir la souveraineté préexistante sur le Sahara occidental, il a affirmé que le Front Polisario et la communauté internationale « ne sauraient accepter une solution qui, en l’absence d’un vote libre, légitimerait l’acquisition de territoires par l’emploi illégale de la force ».
Le responsable sahraoui a souligné que « les deux parties doivent être prêtes à s’engager dans des négociations de bonne foi et sans pré-conditions », ajoutant que pour le Front Polisario « toute solution doit assurer l’autodétermination du peuple du Sahara occidental ».
« Ce n’est pas une position de négociation, mais une exigence de base en vertu du droit international. L’autodétermination est un droit humain fondamental. Il est entièrement en conformité avec les résolutions successives du Conseil de sécurité », a-t-il insisté.
Evoquant la question de la détérioration des droits de l’homme dans les territoires occupés par le Maroc, il a relevé que les six derniers mois ont vu une « détérioration très rapide et sérieuse » de ces droits au Sahara occidental.
« Il y a eu une répression sérieuse exercée par les autorités marocaines contre les militants sahraouis en faveur du processus d’autodétermination », a-t-il constaté. « L’absence de capacité des Nations unies à surveiller les droits de l’homme est franchement une honte pour cette organisation, son Conseil de sécurité et la communauté internationale dans son ensemble », a déploré M. Khadad, qui a estimé que la Minurso est « la seule mission dans le monde, établie depuis 1991, qui ne soit pas dotée de la capacité de surveiller les droits de l’homme ».
Il a rappelé, à cet égard, que le Bureau du Haut Commissaire aux droits de l’homme et des organisations de défense des droits de l’homme telles que Amnesty International et Human Rights Watch ont recommandé la mise en place d’un mécanisme de surveillance des droits de l’homme au Sahara occidental.
Dénonçant la « pression intense » exercée par le Maroc et les représentants de la France à New York, M. Khadad a exprimé « l’espoir que le secrétaire général de l’Onu ait une position de principe et recommande au Conseil de sécurité, dans son rapport imminent sur la situation au Sahara occidental, de mettre en œuvre un mécanisme de surveillance des droits de l’homme ».
Le coordinateur sahraoui avec la Minurso a également lancé un appel à l’Espagne « pour qu’elle assume ses responsabilités, tout d’abord en tant qu’ex-puissance coloniale du territoire, qui a une dette réelle vis-à-vis du peuple sahraoui (…), et en tant que présidente de l’Union européenne ».
D’autre part, l’intervenant a évoqué une autre question qui sape le processus de négociation, à savoir l’exploitation illégale par le Maroc des richesses du Sahara occidental.
« Au Sahara occidental, le Maroc a complètement ignoré ses obligations, préférant voler le phosphate et les ressources halieutiques pour une valeur de plus de 2 milliards de dollars », a-t-il dénoncé, accusant les gouvernements européens d’être complices de ce pillage. (SPS)
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