Une ONG française saisit le roi du Maroc au sujet des sept prisonniers sahraouis en grève de la faim à Salé

Paris, 06/04/2010 (SPS) Le président de lAssociation française damitié et de solidarité avec les peuples dAfrique (AFASPA), Jean Pierre Escoffier, vient de saisir le roi du Maroc, Mohamed VI, au sujet de la situation des sept prisonniers dopinion sahraouis, militants des droits de lhomme, en grève de la faim à la prison de Salé (près de Rabat), où ils sont détenus depuis le 8 octobre 2009.


« Ces militants ont été arrêtés à laéroport de Casablanca à leur retour dune visite dans les campements de réfugiés sahraouis. Ils ont été mis au secret sans respect des délais légaux, puis ils ont comparu devant un juge dinstruction militaire le 30 décembre 2009.

Lenquête approfondie qui a été menée na conduit à aucune décision quant aux suites judiciaires données à ces arrestations et emprisonnements. La justice ne disposerait en loccurrence que dun dossier vide de toute atteinte au droit », rappelle, dans une lettre adressée au souverain marocain, le président de cette association.

Il a estimé que « cette situation est incompréhensible » pour plusieurs raisons : « Le bruit des armes a cessé depuis septembre 1991 au Sahara occidental et les représentants de lEtat marocain sont en rapport avec le Front Polisario dans le cadre dun Plan de paix de lONU depuis cette date et des rencontres ont régulièrement lieu à ce titre.

Un autre groupe de 11 militants sahraouis ayant effectué une même visite dans les campements sahraouis, en sont revenus le 7 mars dernier sans être arrêtés ou poursuivis ».

Le président de lAFASPA a rappelé que « ces sept prisonniers dopinion, nayant obtenu aucune réponse à leur demande de mise en liberté, ils ont décidé dutiliser lultime moyen qui leur reste pour faire valoir leurs droits : la grève de la faim ».

Dans ce sens, il a interpellé le roi Mohamed VI pour quil intervienne pour que « ces hommes soient libres de toute poursuite judiciaire, avant que leur état de santé ne devienne critique ».

« Ces personnes ont déjà connu à eux tous : 15 ans 7 mois de disparition forcée, 14 ans 1 mois de prison auxquels il convient dajouter maintes séances de tortures et traitements dégradants dans les commissariats de police », a rappelé Jean-Pierre Escoffier.

Des lettres similaires ont été adressées par cette même association au président français Nicolas Sarkozy, à son ministre des Affaires étrangères et au président de la FIDH, sollicitant leurs interventions en faveur de ces détenus grévistes de la faim.(SPS)

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