Aminetou Haidar a lancé cet appel lors d’une conférence de presse à Palma de Majorque, où elle doit recevoir dans l’après-midi le prix International « Jovellanos », intitulé, « Résistance et liberté », auquel elle a été présentée par les gouvernements régionaux des Asturies et les îles Baléares, a indiqué la même source.
La Gandhi sahraouie a déclaré qu’elle sentait une « immense satisfaction » pour parler du prix dans ce lieu symbolique (Castillo de Bellver), où feu Jovellanos, « un brave homme, a passé sept ans en prison sans procès et sans aucun argument juridique pour justifier son emprisonnement » .
« Il me ramène à une série de souvenirs très douloureux des quatre années que j’ai passées séquestré dans une prison secrète marocaine, les yeux bandés, complètement isolée de l’extérieur, un endroit où j’ai souffert à la fois physiquement, psychologiquement et de la torture et d’avoir demeurée là sans jugement et sans même être entendu par un juge », a-t-elle dit.
Aminetou Haidar a également évoqué le « triste » sort de plus de 500 disparus sahraouis. « Depuis 1976 desquels nous ne savons rien, ainsi que celui des 59 prisonniers sahraouis dans les prisons marocaines, dont plus de 30 observent une grève la faim illimitée depuis 18 jours ».
Mme Haidar reçois le Prix international de Jovellanos cinq mois après avoir mené une grève de la faim de 32 jours à l’aéroport de Lanzarote, après son expulsion d’El Aaiun vers l’Espagne par le Maroc, pour avoir a écrit sur sa fiche d’entrée que sa nationalité était sahraouie et non marocaine.
En outre, l’activiste a été détenu dans une prison pendant quatre ans sans inculpation ni jugement, après avoir pris part, en 1987, à ses 21 ans, à une manifestation pacifique de 700 participants qui appelaient à l’indépendance du peuple sahraoui.
Par la suite, en 2005, les autorités d’occupation marocaines devaient la condamner à sept mois de prison ferme, à la « Carcel negra » (prison noire) à El Aaiun, d’où elle a été libéré en 2006 à la faveur de pressions internationales. (SPS)
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