L’indépendance de la RASD permettrait peut-être à l’Algérie (qui n’a jamais revendiqué ce territoire) d’obtenir l’accès à la côte atlantique mais elle aura surtout garanti l’inviolabilité du principe des frontières héritées du colonialisme qui constituent une véritable bombe à retardement. Si jamais ce principe n’est pas appliquée à la lettre, toutes les entités submergeraient en une seule guerre panafricaine. Il n’y a pas une seule tribu africaine qui ne soit divisée entre trois, quatre voire cinq pays limitrophes.
Ces velléités du Maroc pour s’affirmer dans la région grâce aux atouts qui lui offrirait les ressources du Sahara Occidental le pousse à voir en Algérie son ennemi stratégique après sa victoire contre le terrorisme. Cette victoire qui a chamboulé la balance des forces jusqu’à l’élever au rang de première puissance régionale. C’est à ce moment-là qu’interviennent, comme dans les épisodes classiques de la guerre froide, les puissances alliés de l’adversaire qui ne veulent d’autre que lui grâce à sa soumission et sa discipline, toujours prêt à offrir des morceaux de sa terre pour leurs bases après que l’Algérie ait refusé. Alors, il faut affaiblir l’Algérie sur la scène internationale avec une éventuelle liste dite noire signée par un président noir et un hybride français qui refuse de reconnaître les méfaits du colonialisme.
Pourtant aucun terroriste algérien ne figurait parmi les 19 auteurs des attentats commis aux Etats-Unis, et pareilles remarques devraient être faites à propos des attentats commis à Londres et à Madrid. Pourtant, les Algériens – tous les Algériens – sont considérés comme de potentiels terroristes lors des passages des frontières américaines et françaises. La présomption de culpabilité est tout à fait gommée devant celle de l’innocence. Le GSPC a beau affirmer qu’il représente Al-Qaïda dans tout le Maghreb, mais ce ne sont que les Algériens qui sont présumés terroristes lors du franchissement de ces mêmes frontières. L’affiliation du GSPC à Al-Qaïda est-elle crédible ? Pourquoi ne pas considérer qu’il s’agit d’une annonce suscitée, provoquée, programmée par celui qui, dans l’espace géopolitique auquel les autorités algériennes ne cessent pas de déclarer leur appartenance, nous considère comme son ennemi stratégique ? Si cette hypothèse peut recéler des éléments de sa validation – et peut-être que cela est plausible -, alors, nous comprenons pourquoi le président de la République avait réfuté toute existence sur le territoire national d’une internationale terroriste. D’abord, il s’agit d’affaiblir l’Algérie sur la scène internationale ; elle qui sûrement doit quand-même gêner la réalisation d’un dessein poursuivi dans la région. Il s’agirait également de créer un environnement international défavorable à l’Algérie qui sera considérée comme le foyer du terrorisme et comme incapable d’éradiquer celui-ci. Il s’agirait, alors, de placer notre pays dans la catégorie des cibles internationales dans le contexte où la guerre contre Al-Qaïda recommande de pourchasser celle-ci où qu’elle soit.
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