La révolte de la population et des militants des droits de l’homme sahraouis constitue le principal souci des autorités marocaines. Cette révolte a cassé le mur du silence médiatique provoqué par le statu quo imposé par le Maroc pour éterniser sa présence et étouffer toute velléité de résistance.
L’histoire des pratiques actuelles est la suite de l’ancestral système d’oppression contre les opposants, ainsi que de l’impunité et du silence autour des violences commises contre eux durant la guerre. Les agressions sexuelles contre les hommes et les femmes sont de retour systématiquement pour essayer d’étouffer l’Intifada des territoires sahraouis occupés.
Le régime lutte maintenant pour maintenir son occupation du Sahara Occidental et n’a plus de limites. Tous les détenus des dernières années ont subi la pratique de la bouteille introduite dans l’anus, qu’ils soient garçons ou filles. Parmi les dernières victimes Hayat Rguibi, une jeune fille de 16 ans, dont le témoignage audiovisuel a fait le tour du monde.
Faute de pouvoir emprisonner, grâce à l’action des ONG internationales, les marocains ont réadopté le viol comme arme et la menace de viol comme une arme contre les sahraouis qu’ils soient hommes ou femmes. Pourquoi ? Il faut comprendre la question dans son contexte culturel. Le régime sait que tuer un opposant, c’est le transformer en martyr ce qui peut en encourager d’autres à se joindre à la lutte. Le viol peut lui avoir des effets dévastateurs non seulement sur une personne mais aussi sur la morale politique. Le régime croit que la société pense que personne ne peut devenir un héros pour avoir été violé. Dans ce contexte, il est facile de risquer sa vie pour ses convictions, mais plus difficile de se joindre aux manifestations, sachant que l’on peut être violé. De plus, le régime a du mal à cacher les meurtres de ses opposants, mais il peut souvent neutraliser les opposants par le viol, la plupart des victimes étant trop traumatisées ou ayant trop honte pour rendre les faits publics.
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