Les droits de l'homme au Sahara Occidental vont avant la solution politique, selon Aminatou Haidar

Washington, 24 mars (EFE).- L’activiste sahraouie Aminatou Haidar a demandé aujourd’hui à la communauté internationale de faire pression sur le Maroc pour qu’il respect avant tout les droits de l’homme au Sahara Occidental, avant d’arriver à une solution politique du conflit.


C’est ce qu’elle a déclaré à EFE dans une interview à Washington dans laquelle elle a assuré qu’elle est prête à mourir « pour une cause juste », comme elle l’a prouvé avec la grève de la faim qu’elle a tenue pendant 32 jours à l’aéroport de Lanzarote (Espagne) en 2009.


Dans sa défense du droit à l’autodétermination du peuple sahraoui, Haidar maintient des réunions avec des fonctionnaires du Département d’État des États-Unis et des congressistes.

« Il n’est pas juste qu’après 35 ans un peuple qui est illégalement occupé par le Maroc est divisé par un mur et sa population subisse une répression quotidienne pour défendre son droit à la liberté », signala-t-elle.

« Nous avons besoin du soutien des États-Unis pour exercer notre droit comme n’importe quel peuple du monde », souligne Aminatou.

L’activiste, qui en 2008 a reçu le prix Robert F.Kennedy des Droits de l’homme au Sénat des États-Unis, a remarqué que lorsqu’elle parle de violations de droits de l’homme elle veut dire toutes les libertés fondamentales.

Même si l’UE a exigé le respect des droits de l’homme au sommet célébrée avec le Maroc récemment à Grenade (Espagne), les exactions continuent contre les sahraouis, assura-t-elle.

Comme exemple, elle a cité la répression subie par un groupe de manifestants le 10 mars dans le quartier de Maatala, parmi lesquels se trouvait Mariam Mghizlat, une jeune fille de 20 ans, qui a été tabassée.

« Je ne parle pas de l’année passée mais d’il y a quelques jours » Haidar a dit pendant qu’elle montrait les photos du visage défiguré de Mghizlat, des blessures de Rguibi Hayat, de 18 ans, et de Degna ElMussaoui, dont les dents ont été cassées.

Elle a aussi rappelé qu’il y a six activistes qui sont en grève de la faim en attente d’un jugement militaire accusés de visiter les campements sahraouis où se trouvent leurs familles.

« C’est la raison pour laquelle je dis que, avant d’arriver à une solution définitive du conflit, une solution politique, il faut faire pression sur le Maroc pour qu’il respecte les droits de l’homme ».

Pour cela, elle pense que l’on doit renforcer le rôle de la Mission des Nations Unies pour le Référendum du Sahara Occidental (MINURSO), pour qu’il soit élargie à la supervision des droits de l’homme, malgré l’opposition de Rabat.

Selon son opinion, l’Espagne pourrait avoir un rôle « très important » dans la résolution du conflit et « jouer le même rôle que le Portugal dans le cas de Timor » comme ancienne métropole.

Mais, à son avis, l’Espagne « malheureusement soutient d’une manière ou d’une autre l’occupation marocaine et jusqu’à présent, elle n’a pas accompli ses responsabilités juridiques, politiques et historiques envers le peuple sahraoui », ajoute-t-elle.

L’Espagne devrait reconnaître le droit d’autodétermination et dire « clairement » que le Maroc occupe illégalement le Sahara Occidental et exiger le référendum « , a-t-elle aouté. Dans ce sens, elle a regretté que les relations bilatérales et les intérêts économiques « soient au-dessus de tout ». « Quelque chose qui a été prouvé lors de mon cas à Lanzarote, dans ma déportation forcée du Sahara, et l’Espagne a été complice dans cette affaire ».

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