LONU fait de la résistance

Par Mohamed Larbi
A quoi sert lONU si elle ne peut même pas appliquer ses propres décisions, quand, bien entendu, elle parvient à en prendre ? Deux questions en une, et elles sont étroitement liées, sachant que cette organisation créée pour préserver la paix et éloigner le spectre de la guerre a été jusquà en faire contre certains de ses membres, pour, justement, préserver la paix, une version qui na jamais fait lunanimité. Mais faut-il que ce soit le critère déterminant ? Un débat de juristes, mais le fondement de son action nen reste pas moins politique. LONU, constate-t-on, dispose dune charte, mais pas de moyens. Elle reste lexpression de la volonté de ses membres, et il suffit quelle soit entraînée dans des questions de simple procédure pour quelle en soit ligotée. Cest le cas, disait-on en 1994, quand elle na pu empêcher le génocide au Rwanda.

Ou de veto, un pouvoir réellement exorbitant. Et depuis peu sinon toujours, elle en est à faire de la résistance. Cest ce que lon peut dire des démarches actuelles de son secrétaire général qui assume pleinement son rôle qui consiste à rappeler, encore et toujours, la vérité. Cest ce qua fait Ban Ki-moon qui a rappelé au Premier ministre israélien quIsraël occupe par la force des territoires palestiniens, et que la communauté internationale nacceptera jamais le fait accompli israélien. Ce qui na pas empêché Benjamin Netanyahu de défier encore cette même communauté en déclarant, depuis Washington, quEl Qods nest pas une colonie, mais la capitale dIsraël. Aucun pays, même parmi les plus proches alliés dIsraël, na accepté de souscrire à ce processus dannexion, faisant souvent valoir les résolutions des Nations unies sur cette question et sur dautres.

Comme celle du Sahara Occidental dans laquelle le Maroc se retrouve seul à déclarer que le principe du référendum est « minoritaire dans la pratique des nations » et quil est de ce fait « définitivement écarté ». Et pourtant, là aussi, les Nations unies ont réaffirmé une position de principe, puisque le Sahara Occidental a été placé dès les années soixante, soit avant même linvasion marocaine, sur la liste des pays et territoires à décoloniser. Il nest pour cela que dexaminer les référents des différentes résolutions du Conseil de Sécurité depuis des décennies, approuvées, il faut bien le souligner, y compris là aussi par les alliés du Maroc.
Tous renvoient à la doctrine des Nations Unies, et plus explicitement au droit des peuples à lautodétermination, et ces pays nont pu empêcher ou sopposer à ce que le Maroc soit traité autrement que comme puissance occupante. Dans les deux cas, il y a occupation, laquelle ne serait jamais possible sans le recours à la force, et à linverse, lONU entend imposer la force du droit, ne cesse-t-on de convenir, ou de répéter pour être plus juste. Mais jusquà quand ? La notion même de droit est malmenée au gré des intérêts, et rien que cela. Quant à lONU, elle est pressée de souvrir, pour ne plus servir dalibi. 

EL WATAN

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