Par Mahmoud Tawri
LOCP, à travers sa filiale Smesi, na pas hésité à licencier les 850 travailleurs parce quils ont décidé de créer un bureau syndical pour défendre leurs droits.
Derrière cette décision, la direction de lOCP veut surtout augmenter sa rentabilité et remettre en cause tous les acquis sociaux des phosphatiers gagnés dans le passé et imposer une précarité à outrance, notamment en multipliant les CDD par lintermédiaire des sociétés dintérim.
Un comité de solidarité national (CSOS) a vu le jour, regroupant des représentants des travailleurs en lutte et des militants de différentes villes du Maroc et de différentes forces de la gauche radicale. Plusieurs initiatives ont été prises : manifestations et rassemblements notamment à Khouribga, ville minière et centre de production du phosphate, à Casablanca devant le siège de lOCP, et à Rabat devant le ministère de tutelle et le siège du Parlement.
Une caravane de solidarité a également été organisée par lAssociation marocaine des droits humains (AMDH) et a connu un net succès.
Le pouvoir marocain, face à ces revendications légitimes, na apporté quune seule réponse : la répression (des dizaines de blessés et plusieurs poursuites judiciaires). Le pouvoir au Maroc prouve encore une fois quil na pas changé de nature, dix ans après la mort de Hassan II : une dictature répressive qui défend les intérêts du grand capital, emprisonne les militants (le groupe des étudiants de Marrakech groupe de Zahra et dautres détenus politiques croupissent encore dans les geôles du pouvoir marocain), bafoue la liberté dexpression et interdit les journaux indépendants (fermeture de Journal Hebdo, titre phare de la presse indépendante), etc.
Dans le contexte actuel marqué par une situation économique qui se dégrade et des inégalités sociales qui ne cessent de se creuser, et face au non-respect continu des droits fondamentaux des classes laborieuses, les luttes sociales au Maroc samplifient. Les travailleurs de lOCP continuent de se battre, convaincus que seule la lutte paie. Le combat des diplômés chômeurs, organisés dans plusieurs associations, dure depuis des années, malgré la répression féroce et les procès iniques. Les habitants des quartiers populaires à Casablanca, les sans-logis à cause des intempéries, sorganisent pour exiger que lÉtat prenne ses responsabilités. Le mouvement étudiant, malgré la répression et les arrestations, se bat contre la réforme de lenseignement qui a transformé les universités en des usines à chômeurs ou à main-dSuvre pas chère et corvéable à souhait.
Les militants politiques et syndicalistes, des droits humains (notamment lAMDH), les altermondialistes (Attac-Maroc) luttent au quotidien contre les politiques libérales préconisées par les institutions financières internationales et mises en Suvre par le gouvernement marocain ; contre la politique répressive du pouvoir ; pour défendre les intérêts des classes populaires.
Face à cette situation, la solidarité internationale doit continuer et samplifier car il sagit dun moyen de pression important sur le pouvoir marocain, mais également un élément important dencouragement des travailleurs en lutte.
Source : npa06ouest
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