Le 11 mars 2004, appelé 11-M, autour de 7 heures et 40 minutes du matin, dix bombes éclatent dans quatre trains dans l’espace de quelques minutes. C’était l’attentat terroriste le plus brutal de toute l’histoire de l’Espagne dans lequel 193 personnes sont mortes, presque 2000 ont été blessés et qui ont été presque oubliés par les espagnoles.
C’était un vrai trauma pour la société espagnole, surtout parce que la polémique sur les vrais auteurs de l’attentat n’a pas encore fini. La justice espagnole a conclu que cette opération, attribuée successivement à l’ETA et après à Al Qaeda, a été d’inspiration islamiste, bien que non liée aux réseaux internationaux. La presse espagnole, avec le journal El Mundo à la tête, met aujourd’hui en doute cette conclusion de caractère politique évident.
La date semble avoir été soigneusement choisie puisque les faits se produisent à trois jours seulement des élections générales auxquelles le Parti politique espagnol de droite du président sortant José Maria Aznar se présente comme favori. Le 11-M a conduit Zapatero au pouvoir contre tout pronostic.
L’Association de Victimes du terrorisme dénonce qu’il y a seulement trois personnes en prison pour leur participation directe dans le 11-M et exigent savoir qui l’a organisé et qui l’a financé, parce qu’il ne semble pas logique qu’eux seuls soient les responsables d’un attentat d’une telle ampleur.
La majorité des inculpés sont de nationalité marocaine et il ne convenait absolument pas au Maroc que le PP reste à la tête du gouvernement espagnol. Il y a quelques raisons qui animent à enquêter sur cette voie. Les relations entre l’Espagne et le Maroc ont connu des épisodes de haute tension à cause des pressions sur Ceuta et Melilla, la profusion de migrations illégales consenties, ou les confrontations sur la décolonisation du Sahara Occidental. Le plus grave a été, en 2002, la dispute pour la possession de l’île de Persil dans laquelle des troupes des deux pays ont été impliquées. L’intervention américaine a mis fin aux prétentions de Mohamed VI.
Et l’une des ‘unanimités’ les plus renommées est à propos de la complicité de Zapatero avec le Maroc. Sa douceur jusqu’à la soumission avec Mohamed VI a fait qu’il change radicalement sa politique par rapport au Sahara Occidental jusqu’au point de devenir ambassadeur de la proposition d’autonomie marocaine et amphitryon du Maroc devant l’UE, même si c’est au détriment des agriculteurs espagnols.
Les activités des services secrets marocains sont connus en Europe. En Hollande et en Belgique ont déjà provoqué des tensions avec le royaume alaouite. Etant donnée l’importance de la position officielle de l’Espagne dans le conflit du Sahara Occidental, il n’est pas impossible qu’elle soit victime de ses stratagèmes surtout si l’on tient en compte que la manipulation est une attitude connaturelle au royaume du Maroc.
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