Les journalistes marocains en exil regrettent "l'étranglement" de la presse indépendante

Les journalistes marocains vivant en exil ont dénoncé la politique du régime marocain visant à « étouffer la presse indépendante » à travers l’emprisonnement et les sanctions économiques, notamment ceux qui osent publier des nouvelles, des images du roi et de son environnement, ou du conflit du Sahara Occidental, a rapporté samedi, l’Agence d’information espagnole, EFE.

Lors d’une conférence tenue au siège de l’association de la presse à Grenade, à la veille de la tenue du sommet UE-Maroc, le journaliste Ali Lmrabet, interdit d’exercer sa profession au Maroc entre 2005 et 2015, en raison d’un article publié par la presse espagnole , a souligné que dans son pays d’origine (le Maroc) « on ne doit pas parler de la monarchie », réaffirmant que les dépenses de la famille royale marocaine est 28 fois supérieure au budget de la maison royale espagnole. Les journaux pour lesquels travaillait ce professionnel ont été censurés par le régime de Rabat, qui a multiplié les « coups de pied et des tiraillements dans le domaine de la liberté de la presse », surtout depuis juillet 2009, selon Reporters sans frontières, cité par la même source. Ali Lmrabet a souligné, toutefois, bien qu’ils « te coupent les mains et la langue », les professionnels peuvent exprimer leurs idées à travers les médias européens et internationaux, comme l’Internet, indiquant également l’augmentation des persécution des blogueurs marocains.

La réunion a également été assisté par Ali Amar, un journaliste marocain qui a été contraint à quitter le 4 février dernier son pays, après avoir été menacé de prison et dépouillés de ses biens « en trois jours », selon ses déclarations. « Le Journal Hebdomadaire » fondé en 1997 par Ali Amar et Aboubakr Jamai, a été interdit à plusieurs reprises pour certaines questions, dont des entretiens avec le leader du Front Polisario, qui, selon les professionnels, « le problème du Sahara Occidental demeure un sujet les plus mis à la censure ».

Les journalistes ont demandé à l’UE d’appeler le Maroc à respecter ses obligations internationales dans le domaine de la justice et des droits de l’homme. Depuis 1999, les journalistes marocains ont accumulé des peines allant jusqu’à 28 ans de prison, tandis que les médias ont subis des amendes pouvant aller jusqu’à deux millions d’euros pour des crimes liés à la liberté d’opinion et d’expression. (SPS)

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