L'émissaire de Ban pour le Sahara demande à l'ONU de s'occuper des droits de l'homme


La longue grève de la faim de l’indépendantiste sahraouie Aminetou Haidar à Lanzarote, à la fin de l’année passée, semble avoir contribué à faire l’ONU penser que la MINURSO, son contingent déployé au Sahara Occidental, doit avoir des compétences en matière de droits de l’homme. Actuellement, elle la seule force de paix des Nations Unies qui n’en a pas.
Christopher Ross, l’envoyé personnel du secrétaire général de l’ONU pour le Sahara, Ban Ki-moon, intervint, à huit clos, le 28 janvier devant le Conseil de Sécurité des Nations Unies. « L’affaire des droits de l’homme occupera une place importante dans le renouvellement du mandat de la MINURSO au mois d’avril », anonça-t-il, selon un résumé de son intervention parvenu à ce journal.
« Le Conseil de Sécurité va devoir s’occuper de l’affaire et la faire avancer » parce que, entre autres choses, elle figurera dans le rapport que Ban Ki-moon remettra en avril à l’organe suprême de l’ONU. À la fin de ce mois, le mandat de la MINURSO expire et le Conseil de Sécurité doit se prononcer sur sa prorogation, mais il n’est pas sûr qu’il assumera la proposition de Ross.
Ce diplomate chévronné des EU a voulu apaiser d’avance les craintes du Maroc et de ses amis, en commençant par la France qui se sont opposés à l’élargissement du mandat de la MINURSO pour qu’il inclue les droits de l’homme. Ils soupçonnent qu’elle veillera sur son respect seulement dans le territoire de l’ancienne colonie espagnole et non dans les campements de réfugiés sahraouis du sud-ouest de l’Algérie.
« Du point de vue historique on peut sous-entendre que l’objectif [à surveiller] est le Maroc », a poursuivi Ross. « Mais la vérité est qu’actuellement nous avons des questions relatives aux droits de l’homme des deux côtés, aussi dans les campements de Tindouf », a-t-il ajouté. « Moi-même, je défends déjà des questions universelles, comme les droits de l’homme, d’une manière équilibrée » dans la zone.
L’envoyé de Ban a annoncé, en outre, que le 10 et 11 février il convoquera une nouvelle réunion de négociation informelle entre le Maroc et le Polisario à New York. Une rencontre similaire a déjà été célébrée en Autriche au début du mois d’août.
La Commission des Affaires Etrangères du Congrès des Députés espagnol a approuvé, l’année passée, par unanimité, une proposition en priant le Gouvernement de travailler pour que le mandant de la MINURSO comprenne les droits de l’homme tel que demandé par les grandes ONG internationales. Le président du Gouvernement, José Luís Rodríguez Zapatero, a toujour évité de répondre à chaque fois qu’il a été questionné sur le sujet. Quand il était secrétaire d’État des Affaires Etrangères, Bernardino León a parié, en 2005, pour l’agrandissement des prérogatives du contingent des « casques bleus ».
Source : EL PAIS
Traduction : Diaspora Saharaui

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