L’application du droit est le seul garant de la paix et la stabilité au Maghreb

Si la guerre a fini par cesser, la répression, elle, a continué. De nombreux responsables d’ONG se sont rendu aux territoires occupés du Sahara Occidental pour constater la réalité de l’occupation marocaine.
Le blackout médiatique et surtout la volonté marocaine de maintenir le peuple sahraoui dans une prison à ciel ouvert n’a pas empêché la vérité d’éclater au grand jour pour rappeler à quel point est importante la « résistance non-violente » contre cette horde barbare qui, pousée par ses ambitions expansionnistes, n’hésite pas à utiliser toute sorte de répression, d’agression ou d’interdiction pour frapper celles et ceux qui agissent pour la paix et la justice dans cette ex-colonie espagnole. Des ambitions qui font prendre à la politique marocaine un cours de plus en plus préoccupant. Pour réaliser ses objectifs, le gouvernement de Rabat n’hésite pas à embarquer la population civile marocaine dans son entrerpise aventurière. Le peuple marocain, aveuglé par la propagande haineuse, a fini par oublier sa misère quotidienne pour suivre ceux qui traînent devant eux des ventres remplis en détriment du bien-être de leurs concitoyens. 
Le climat d’hystérie ultra-nationaliste créée au Maroc vise à alimenter un consensus autour de leurs rêves de conquête, à enterrer le processus de paix, à continuer l’occupation et la répression afin de rendre effective l’annexion définitive des territoires sahraouis. 
Grâce à cette macabre formule franco-Bushienne de recherche d’une « solution juste et mutuellement acceptable », nous sommes arrivés à un point d’impasse. Il ne suffit pas de répéter sans cesse – et sans aucun résultat ! – que le Maroc et le Front Polisario doivent négocier (jusqu’à l’éternité) comme si rien de ce qui s’est passé dans le passé et se passe dans le présent pour enterrer toute perspective de paix n’existait. Sauf à accepter l’idée d’une démission de la communauté internationale de ses propres responsabilités. 
Une solution doit pouvoir s’imposer dans le respect de la justice et du droit. Une solution avec un Etat sahraoui indépendant. Une telle solution est la seule possibilité pour assurer durablement une situation de paix, de co-existence, et de coopération pour l’avenir, seuls garants pour bâtir les piliers d’une sécurité durable dans toute la région norafricaine. 
La violence de l’occupation marocaine a franchi des limites consternantes. Cette violence et un mépris systématique pour le droit international posent avec force le problème de la crédibilité de l’action internationale. On ne peut plus tolérer ce défi permanent à ce qu’on appelle la « Communauté internationale » et au droit que le Maroc s’est donné au nom d’on ne sait quelles raisons. 
La France, les Etats-Unis et l’Europe ne peuvent plus se contenter d’accepter une telle situation tout en continuant à s’en remettre aux caprices du roi Mohamed VI et ses flatteurs. 
Le conflit du Sahara Occidental est une question qui s’inscrit dans l’histoire compliquée de l’Afrique, de la décolonisation et des dominations qui s’y exerçaient. Dans ce conflit, il n’y a pas deux protagonistes d’égale responsabilité: il y a un occupant et un occupé. Il y a un colonisateur et un colonisé. Il y a un
État qui bafoue le droit et un peuple dont les droits sont bafoués. Ces vérités  traduisent la vie et, en l’occurrence, le combat d’un peuple pour ses droits nationaux. 
L’issue de ce conflit ne devrait pas être le résultat d’un simple bras de fer pour amener les sahraouis à davantage de concessions. L’issue devra d’abord être le résultat de l’application du droit. 
On ne peut plus faire comme si on ne voyait pas la stratégie mise en oeuvre de façon volontariste par les dirigeants marocains pour briser toute résistance à l’occupation et dans une vision de plus long terme, faire reculer par la force toute conscience politique nationale, tout ce qui peut cristalliser l’espoir de la population sahraouie. C’est la mise en œuvre de cette stratégie qui a fini par achever le processus de paix. 
La brutalité de l’occupation et l’absence de perspective ont exacerbé les tensions et provoqué un profond malaise au sein de la population sahraouie. Dans ces conditions, c’est le processus de paix qui est en question, avec les faits accomplis de la colonisation, le mur de séparation et les violations continues des droits de l’homme. 
Cette politique doit être arrêtée et un premier pas pour en finir avec serait permettre à la MINURSO de veiller sur le respect des droits humains dans le territoire. 
Cependant, la stratégie marocaine a, elle aussi, atteint une limite. Cette limite, c’est l’apparition de personnes comme Aminatou Haidar. Il y a un avant et un après Haidar qui a mis en cause ces pratiques ainsi que la politique des soi-disant Etats démocratiques de la vieille Europe qui ont manifesté une lâcheté extrême en fermant les yeux devant l’inacceptable quand celui-ci est perpétré par un maître chanteur qui menace de lâcher tous ses trafiquants de drogue, ses terroristes et ses candidats à l’immigration clandestine. 
Comme la sécurité, la paix est une responsabilité collective. Redéfinir le chemin pour y parvenir dans ce conflit vieux de 34 est une priorité. Il faut sortir de l’impasse où a conduit la stratégie marocaine et offrir un espoir à chacun des peuples concernés, le peuple sahraoui naturellement, mais aussi le peuple marocain auquel les dirigeants politiques n’ont offert depuis plus de 34 ans que la surenchère nationaliste et des pratiques haineuses qui n’ont donné que davantage de tensions et de guerres avec les pays voisins. 
Il faut bien mesurer la portée de l’enjeu et la nature de l’alternative devant laquelle la communauté internationale se doit maintenant de choisir : soit les principales puissances, en particulier les États-Unis, l’Europe et notamment la France, acceptent la possibilité et la perspective d’une nouvelle confrontation armée, et tout est possible, soit s’engager dans l’esprit d’une solution juste et durable pour donner un souffle à la légalité internationale et mettre fin aux soufrances du peuple sahraoui.

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