Les sept militants sahraouis de droits de l’homme célèbrent l’entrée de la nouvelle décade dans la prison de Salé en attente d’être jugés par un tribunal militaire. Leur crime : Avoir visité les camps de réfugiés sahraouis à Tindouf dans la frontière sud-ouest entre l’Algérie et le Sahara occidental. Pourtant, le Haut Commissariat avait prévu, dans le cadre de la consolidation des mesures de confiance, d’encourager l’échange de visites des deux côtés du mur de défense marocain. Apparemment, cela n’est pas valide pour Degja Lachgar (porte-parole de l’ASVDH), Ali Salem Tamek (Vice-président du Collectif de Défenseurs Sahraouis de DH), Brahim Dahan (Président de l’ASVDH), Rachid Sghair (porte-parole du Comité contre la torture dans la ville de Dakhla), Nassiri Hamadi (Président du Comité de Défense de DH à Smara), Yahdih Tarruzi (membre du Collectif de Défenseurs de DH), Saleh Lubaihi (membre du même collectif).
Depuis leurs céllules, ils courent le risque de la peine de mort. Malgré tout, ils accueillent le nouvel an avec détermination et espoir. Ils savent que l’escalade de répression marocaine est une preuve que leur engagement non-violent porte ses fruits.
L’occupant se sent menacé par le succès du mouvement pacifiste sahraoui dont l’écho se fait sentir partout dans le monde. Les militants sahraouis accumulent les prix de reconnaissance, la solidarité internationale est de plus en plus grande et le blackout médiatique imposé par le statu quo est en train de se rompre. Ce que les autorités marocaines ne comprennent pas c’est que la lutte populaire ne peut pas s’arrêter avec leur emprisonnement. Au contraire, l’effet boomerang est garanti, comme c’était le cas de la déportation de la militante Aminatou Haidar.
En étant confinés dans la prison de Salé, dans la prison à ciel ouvert qui est devenu le territoire occupé du Sahara Occidental ou dans les villes entourées par le mur de la honte, les détentions ne vont pas les affaibilir. Au contraire, ils renforcent leur engagement de convertir l’année 2010 en année de libération moyennant la résistance populaire et désarmée contre l’occupation marocaine.
Le prix qu’ils paient ne les dissuadera pas. Ils veulent que leurs enfants, leurs familles et toute la population sahraouie ne soient pas obligés à payer le prix avec eux. Pour eux, ils doivent poursuivre la lutte pour la liberté d’expression et le droit d’autodétermination.
Les militants pacifistes sahraouis n’ont pas besoin d’armes pour faire entendre leurs voix. Leur seule arme est la justesse de leur cause, le soutien populaire manifesté au quotidien est le garant de la victoire. Aucune armée, aucune prison, ni aucun mur ne pourront les arrêter.
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