Monarchie marocaine et Sahara : Bis repetita

On sattendait à une révision de la Constitution et voilà quon nous parle encore une fois du machin conseil consultatif de&la régionalisation. Comme si les autres conseils créés jusque là, ont engendré un quelconque bienfait pour les Marocains. 
Lironie est que le roi Mohamed VI qui exécrait Basri na fait que reproduire exactement ses methodes et son savoir-faire au point den faire une consécration au bout de dix ans de règne. Que vaudra donc la régionalisation si le ministère de lintérieur conserve ses pouvoirs et son mode de fonctionnement ? Il y a fort à parier que dici moins de deux ans, le Maroc inventera encore une nouvelle terminologie juridique pour justifier un fédéralisme à laméricaine de droit divin ! 
Nul nignore que tout ce tapage médiatique autour de cette campagne concernant « le vaste chantier de rénovation et de modernisation de lÉtat et linstallation dune Commission Consultative de Régionalisation (CCR), en vue de doter le pays « dune bonne gouvernance qui est lautonomie élargie dont le Sahara va être le premier bénéficiaire, nest quillusion.
Le régime actuel, appelé Makhzen par la population marocaine, loin dêtre une monarchie démocratique, ne diffère en rien de lancien régime, qui a régné avec le glaive, semant la terreur et la désolation dans le pays, ce qui est resté dans la mémoire collective comme « les années de plomb », et qui faisait de la torture, de lenlèvement et de disparition ou liquidation des militants opposants une politique systématique.
Parler dun système démocratique présuppose des structures étatiques qui fonctionnent convenablement selon des règles bien définies, un parlement qui contrôle le gouvernement, des institutions démocratiques et surtout une justice équitable. Or point de tout cela, le parlement est une farce, une façade de démocratie, et les décisions sont pris par le palais, qui continue à régner en maître incontesté.
Et quiconque présente des velléités de critique, même journalistique, est jeté en prison. Alors parler de monarchie démocratique au pays des Fassis cest faire preuve dignorance de la situation véritable de ce pays. Tout militant, quelque peu averti, ayant suivi lévolution de la situation dans ce pays, durant les dernières décennies aura sans doute observé que le régime marocain a décidément hérité un lourd fardeau, quil na pas su et pas pu résoudre.
Il sagit de la question du Sahara Occidental, qui lui rend la vie dure et qui reste la pomme de discorde entre entre la monarchie et ses généraux. Car ce sont eux, en réalité qui mènent la danse, et qui dictent la politique à suivre dans le pays. Pour rappel, cest cette affaire qui était à lorigine, à en croire les observateurs, de la déchéance et la mort de Dlimi, lhomme fort du régime en son temps.
En fait, le régime actuel a reçu ce leg empoisonné de lancien régime, le plus abjecte de toute lhistoire du pays, lui-même victime de sa propre politique, que soutenait la bourgeoisie fassie qui prônait que le Maghreb Al Aksa ou Occidental, sétendait depuis Tanger au fleuve Sénégal.
 Tout cela fait que les généraux des FAR, comme Abdelaziz Bennani, devenu l’homme fort depuis l’exécution du trop notoire Ahmed Dlimi, font tout pour ne pas parvenir à un règlement de cette affaire qui leur procure du bakchich qui va en direction des banques suisses.
Le peuple marocain ignore que cest bien le régime alaouite, qui de connivence avec les armées françaises, en lutte contre le FLN algérien, dun côté, et de la Troisième Légion Espagnole de lautre côté qui ont massacré les combattants de larmée de libération du sud, issues des tribus du Sahara, dans cette opération connue dans les livres dhistoires sous le nom de code de « lOpération Ecouvillon ».
La palais royal, sétant engagé dans l’invasion de ce territoire sous domination espagnole, pour des raisons politiques et surtout économiques, il crut laffaire réglée sans coup férir. Mais cétait sans compter sur les Sahraouis et le voisin de l’Est.
Ce fut lune de ces erreurs, qui vont couter cher au régime marocain, car non seulement la Révolution Algérienne accueilla les combattants sahraouis sur le sol algérien, mais lui prêtèrent main-forte sur la scène internationale, tant sur le plan diplomatique que militaire.
Et le régime marocain se trouva piégé par ses anciens alliés dhier, qui se défendaient de ne rien faire de mal que dagir dans le cadre sacro-saint des résolutions de lONU etc. Toujours est-il que le conflit persiste et continue depuis lors.
Le Makhzen, malmené par ses propres militaires qui ont failli le mettre hors de nuire à deux reprises, tira vite ses conclusions, les deux putschs aidant, et après quoi, il sattela à résoudre le problème. Fort du soutien de ses alliés français et américains, il entama des négociations secrètes avec le Front Polisario, qui naboutirent à rien.
En cause, les sahraouis sétaient montrés exigeants et ne se contentaient pas moins dune indépendance totale et sans conditions, alors que leur hôte, le Sultan, qui les accueillait secrètement dans son palais, ne leur offrait quune autonomie régionale bien limitée. Il nétait pas question de leur céder les richesses du pays, les gisements de phosphate, la pêche, la défense, la monnaie, etc.
Apparemment, léchec de ces pourparlers censés être secrets, une fois révélées, eurent comme conséquence directe lélimination de certains militaires, A. Dlimi entre autres, qui refusaient toute négociation avec lennemi& Le régime actuel qui se vante dêtre une « monarchie populaire » ne fait que continuer la politique prônée par son prédécesseur, au risque de se trouver en conflit avec ses généraux et ses partis.
Cest dans cet esprit que se présentent les nouvelles propositions dautonomie régionale pour le Sahara Occidental, sous la souveraineté marocaine. Quel que soit le soutien dont il jouit de la part des puissances occidentales, le régime alaouite ne pourra pas en tirer avantage, car quel que fût lissu du conflit, il restera toujours en face dune population sahraouie majoritairement hostile à lannexion du territoire sahraoui.
Et que fera-t-on avec les anciens combattants, ils ne disparaitront pas de sitôt de la scène ! Cest un boulet qui restera attaché au pied du régime alaouite, quoi quil fasse, même si le temps joue en sa faveur et non à celui des sahraouis qui ont connu la plus grande faute en arrêtant les hostilités et les combats,
alors quils jouissaient du soutien populaire et gouvernemental de plusieurs pays importants et non des moindres.
Daucuns ont justifié cet arrêt par la construction du mur de sable par les militaires marocains, pour se prémunir des attaques sahraouies. Ce fut une illusion. Si la guerre est la continuation de la politique par des moyens militaires, il semblerait que les responsables sahraouis nont pas dautres choix que de reprendre les armes. 

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