Il est bien connu que, pour le Maroc, le Sahara Occidental a toujours été une question vitale. Les grands conflits avec le voisin espagnol ne sont pas venus tant par Ceuta et Melilla comme par ce que les Marocains appellent les « provinces du sud ». La décision de Mohamed VI en juillet 2002 d’envahir l’îlot de Persil, a dérivé, formellement, en l’affrontement avec Aznar par manque d’entente pour obtenir un accord de pêche. Cependant, au fond de l’irritation du monarque alaouite il y avait le refus du Gouvernement du PP de se plier à ses prétentions de limiter l’avenir du Sahara à une autonomie, sans la possibilité d’exercer dans l’avenir le droit d’autodétermination, à travers un référendum.
Maintenant, la crise se centre aussi sur la question sahraouie, Il est certain que Mohamed VI, avec sa détermination est en train de provoquer des maux de tête au Gouvernement espagnol, qui ne s’attendait pas à cette manière de « remercier » sa politique d’amitié vers Rabat. Mais encore plus certain c’est que, avec sa maladresse, le roi a obtenu que tout le monde tourne ses regards vers le Sahara. Il s’est converti en meilleur propagandiste de la cause sahraouie. Si Aminetou Haidar ou le Front Polisario avaient programmé l’action revendicative le résultat n’aurait pas été si bon. Et plus le temps passe sans donner une sortie au conflit et sans alléger l’angoisse de l’Exécutif espagnol, plus mauvaise sera l’image du Maroc dans le monde.
La malheureuse décision du roi Mohamed VI est un bon coup de pub pour les indépendantistes sahraouis. Mme Haidar ne décolle pas des télévisions espagnoles, alors que le conflit était en stand-by. Il est tout de même paradoxal que M-6 fasse un coup aussi bas à M. Zapatero: il est le président le plus pro-marocain qu’a connu l’Espagne, alors que sa base électorale est acquise au mouvement sahraoui. Les prochains présidents du gouvernement espagnol retiendront la leçon…
Mohamed VI, qui ne voit pas plus loin que la longueur de son nez, n’a pas anticipé l’action de Haïdar. En plus de ça, il mesure mal l’impact de l’effet de la médiatisation de sa grève de la faim. Il ne savait pas qu’il allait recueillir le pire pour son plan de fausse autonomie.
Cette histoire montre à quel point la diplomatie marocaine est dans le passé.
Peut importe les rasions judiciaires, mais politiquement c’est une défaite.
On oublie qu’on vit dans un monde globalisé où les médias influencent l’opinion publique. Avec ce qui se passe, l’opinion publique internationale connaît bien ce sujet avec deux protagonistes : une pauvre dame qui veut revenir chez elle et un état qui ne respecte pas les droits de l’homme.
Peut importe les rasions judiciaires, mais politiquement c’est une défaite.
On oublie qu’on vit dans un monde globalisé où les médias influencent l’opinion publique. Avec ce qui se passe, l’opinion publique internationale connaît bien ce sujet avec deux protagonistes : une pauvre dame qui veut revenir chez elle et un état qui ne respecte pas les droits de l’homme.
Notre ami le roi a offert à cette militante sahraouie surtout connue parmi les activistes des droits de l’homme une superbe tribune internationale, et surtout rendu la tâche infiniment plus difficile à un des gouvernements espagnols les plus favorables au Maroc depuis les années 90.
Les autorités marocaines ont réussi un bel exploit, réussissant à ne respecter aucune des rares et chétives lois que l’Etat marocain se donne pour faire montre de respect des droits de l’homme. Bien sûr, dans un Etat de droit, ce que n’est évidemment pas le Maroc, une justice indépendante aurait tôt fait d’annuler ces décisions arbitraires et de faire condamner leurs auteurs au pénal. Car dans un Etat de droit, tout le monde a droit au respect de la loi, qui n’est pas là uniquement pour ceux dont les opinions plaisent au gouvernement voire même à une majorité de l’opinion publique, mais aussi pour ceux dont les opinions sont exécrées par le gouvernement ou l’opinion.
Aminatou Haïdar est en grève de la faim contre une décision illégale et arbitraire. Les conséquences d’une issue fatale seraient sans aucun doute graves pour les relations maroco-espagnoles
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