A l’occasion du 61ème anniversaire de la Declaration Universelle des Droits de l’homme, l’activiste sahraouie Aminetou Haidar a demandé « au monde et spécialement aux mères » qu’ils soutiennent sa revendication pour retourner au Sahara Occidental et pouvoir prendre ses enfants et sa mère dans ses bras et vivre « avec dignité ».
Dans une lettre ouverte écrite en première personne par l’activiste qui entame son 25 ème jour de grève de la faim, elle déclare que le Jour International des Droits de l’homme « est un bon jour pour l’espoir ».
« Aujourd’hui, affirme-t-elle, comme chaque jour, je souffre en pensant à mes compagnons emprisonnés, je souffre en pensant aux sept activistes de droits de l’homme qui, par une décision arbitraire du Gouvernement marocain, vont comparaître devant un tribunal militaire et ils sont menacés par la peine de mort. Je pense aussi à la population sahraouie, opprimée et violentée quotidiennement par la police marocaine au Sahara Occidental. Et je pense à leur avenir ».
Haidar dit « remercier la société espagnole pour sa solidarité et sa défense continue des droits légitimes du peuple sahraoui. Et aussi, sa solidarité avec moi en ces moments durs ». Elle rappelle son « expulsion illégale » de la part du Maroc « après avoir été illégalement retenue à l’aéroport de Lanzarote par le Gouvernement espagnol et après avoir été séparée » de ses enfants contre sa volonté. Par conséquent, ajoute-t-elle, elle sent « plus que jamais la douleur des familles sahraouies séparées depuis plus de 35 ans par un mur de plus de 2.600 kilomètres ».
Finalement, Haidar rappelle que « en ce moment où est commémoré un jour sacré pour l’humanité, un jour d’idéaux et de principes qui garantissent les droits basiques ; moi, qui suis défenseure des droits de l’homme, je suis en grève de la faim depuis vingt-cinq jours à cause de l’injustice et le manque du respect pour les droits de l’homme ».
L’autre victime du Maroc est le gouvernement espagnol. Le vieux proverbe qui dit » Dieu protège moi de mes amis…Mes ennemis je m’en charge » vient comme la bague au doigt dans ces moments de tension avec son « ami » du Sud, le Maroc. Depuis des décennies, l’Espagne fait des efforts malhonnêtes pour garder de bonnes relations avec le royaume alaouite, sa frontière méridionale, l’unique qui inquiète vraiment les hommes politiques espagnols.
Le Maroc abuse de ce qu’il sait que c’est une crainte latente en Espagne à cause de Ceuta et Melilla. De façon à ce que la monarchie marocaine, avec le roi Hassan II, dans le passé et maintenant avec son fils Mohamed VI, déploie une diplomatie de « serrer et desserrer l’étau », en laissant comprendre qu’ils peuvent leur causer des problèmes quand ils veulent. De là, la politique de tissus chauds avec le Maroc, de là que la politique extérieure espagnole avec ce pays passe pour ne pas irriter ni son Gouvernement ni son roi.
Mais tout a une limite, et cette limite est la dignité et qu’ils ne prennent pas le monde pour des idiots et encore moins pour des faibles. La réalité est que le Maroc a créé un problème en Espagne en expulsant Aminatou Haidar vers leur pays. Pour commencer, le Maroc viole tout le Droit international en expulsant l’une de ses citoyennes. Le Gouvernement n’a jamais dû autoriser le décollage de l’avion dans lequel le Maroc déportait la militante sahraouie. À partir de là, l’Espagne s’est trouvée impliquée dans le grand jeu de la politique du Maroc.
Le sort d’Aminatou Haidar est le dernier des soucis des bouchers de Rabat. De plus, n’oublions pas que la valeur de la vie et de la mort n’est pas la même en Europe que dans le royaume de Mohamed VI. Donc, le Maroc est indifférent envers le sort d’Aminatou. Pire encore, il souhaite qu’elle meure pour s’épargner des soucis qu’elle lui cause. Parce qu’elle est l’exemple de ce qui se passe au Sahara Occidental.
Les sahraouis qui ne se plient pas aux désires des marocains sont arrêtés, torturés, certains disparaissent pour toujours, d’autres trouvent la mort. Maintenant, avec la déportations de Haidar, on en parle. Ce qui fait que le roi du Maroc regrettte certainement ce qu’il a fait. La balle s’est retourné contre lui. Mais il n’a pas le courage de faire marche arrière.
Un autre pays qui doit être gêné par cette situation est la France. Au mois d’avril dernier, l’ambassadeur français avaient empêché le Conseil de Sécurité de voter une résolution qui permettrait à la MINURSO (Mission des Nations Unies pour le Référendum au Sahara Occidental) de contrôler la situation des droits de l’homme dans cette ancienne colonie espagnole.
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