L’activiste sahraouie Aminetou Haidar, qui accomplit aujourd’hui son 22ème jour de grève de la faim, est devenue une pierre inopportune au milieu de l’engrenage qui connecte la dictature marocaine avec l’Espagne démocratique, moderne et européenne.
Les membres du Gouvernement de l’Espagne et ses propagandistes médiatiques ne se fatiguent pas de dire que notre pays « a fait tout le possible » pour donner une solution au cas Haidar, alors qu’ils insinuent que la situation persiste à cause de l’entêtement de l’activiste sahraouie.
Loin reste de cette analyse l’exigence ferme au Maroc pour qu’il accomplisse la législation internationale dans sa qualité de puissance occupante du Sahara occidental, comme restent loin aussi les résolutions des Nations Unies qui obligent à réaliser un référendum d’autodétermination dans ce territoire occupé.
Il n’est pas certain que l’Espagne a fait tout le possible pour chercher une juste sortie au conflit que le Maroc a créé par rapport à Aminetou Haidar. L’Espagne pourrait menacer le dictateur marocain Mohamed VI de rompre les relations diplomatiques s’il n’accomplit pas ses devoirs comme puissance occupante du Sahara, et aussi pourrait suspendre tous les accords commerciaux avec le royaume alaouite, ainsi qu’établir des tarifs volumineux par rapport à l’importation provenant du Maroc.
Évidemment, l’Espagne ne va prendre aucune de ces mesures puisque, au-dessus de l’empire de la loi se trouve la raison d’État. Une norme non écrite par laquelle une démocratie européenne doit être pliée devant une dictature maghrébine, pour que son satrape permette la délocalisation d’entreprises espagnoles vers son territoire, ainsi que la pêche dans les riches côtes occupées du Sahara occidental.
L’Espagne n’a pas « a fait tout ce qui est possible », mais « tout ce qui est convenable » pour que certains Espagnols soient de plus en plus riches en détruisant des postes de travail en Espagne et en les créant au Maroc.
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