Le 14 novembre 1975, l’Espagne en pleine période troublée au moment où agonisait Franco, et se décidait la succession, a signé avec le Maroc et la Mauritanie, en contrepartie d’avantages économiques apparaissant comme substantiels, un accord tripartite, dit accord de Madrid
Ainsi ces trois pays décidaient sur le futur du peuple sahraoui, ce dernier livré comme s’il s’agissait d’un troupeau d’animaux. Les intentions des voisins étaient claires lors du discours du défunt roi Hassan II pour donner le feu vert à ce qu’ils ont appelé la Marche Verte. « Si tu rencontres un Espagnol, civil ou militaire, échange avec lui le salut et invite-le sous la tente à partager ton repas. S’il advient, cher peuple, que des agresseurs, autres qu’Espagnols, attentent à ta Marche, sache que ta valeureuse armée est prête à te protéger », avait dit le défunt Roi.
Aux espagnols, on offrait des dates et du lait, et aux sahraouis, des bombes de napalm et de phosphore de l’armée royale marocaine. Drôle d’amour pour une population qu’on considère comme des sujets du roi.
Le jour où cette marche a été lancée, des bus, des camions attendaient aux portes des usines, ou sur des lieux de travail. Les personnes ont été priées d’y monter pour aller manifester la revendication de cette région dans le Sud … Ces gens pensaient aller travailler, ils n’étaient pour la plupart pas au courant, et certains parmi eux se sont enrôlés pour rejoindre cette marche… C’est certain que ce n’était pas une revendication populaire, mais bien une organisation totalement préméditée.
Trente-quatre ans après, le discours du nouveau roi du Maroc, Mohamed VI, ressemble étrangement à celui de son père : Les menaces et les injures contre les sahraouis.
Les contradictions des gouvernants marocains sont flagrantes. D’un côté on parle d’une population sahraouie qui affirme son allégeance au roi et d’un autre côté on parle d’ennemis de l’intégrité territoriale.
La « marche verte » n’a pas jailli d’une inspiration populaire subite et spontanée. Trop de monde, trop organisée, une logistique impressionnante qui suppose d’avoir été préparée bien à l’avance. Aujourd’hui, le monarque a simplement peur que la vérité voit le jour, que le mythe de la Marche Vert s’effondre.
Le diplomate américain Martin Indyk indiquait dans une interview avec le Journal Hebdo que « le roi Hassan II ne cessait de s’angoisser à propos du Sahara ». Mohamed VI a de meilleures raisons de s’angoisser davantage. Au niveau intérieur, des directeurs de journaux sont dans les géôles, d’autres poussés à la banqueroute, les ONG’s internationales ne cessent de condamner la situations des droits de l’homme au Maroc, la pauvreté et le chômage en hausse, corruption et fraude dans l’administration publique. Au niveau extérieur, toutes les cartes étant jouées, le lobby israélien est à la rescousse. Dans l’affaire du Sahara occidental, le droit à l’autodétermination reste à l’ordre du jour et la communauté internationale est lasse de ce conflit. N’en déplaise au pouvoir marocain, la seule solution est et restera le respect de la volonté des sahraouis.
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