Tolérance, dites-vous ?

Par T. Hocine

Depuis quelques jours, une intense campagne de promotion dun concert occupe les médias lourds dun pays occidental. Jusque-là, rien danormal, et même des chanteurs connus sont annoncés. Il faut tout de même préciser quil sagit dun « concert pour la tolérance » et que cela se passe au Maroc. Sauf à vouloir la précéder et poursuivre la mystification, les médias en question, et là on ne parlera pas des initiateurs car ceux-là ont beaucoup à dire quant à la tolérance dont il est question, auraient été plus avisés de tendre loreille du côté de lONU qui traitait le Maroc de puissance occupante du Sahara occidental, et qui rappelait avec vigueur le droit du peuple de ce territoire à lautodétermination.
LONU reste tout de même la référence en restituant avec exactitude la mémoire des noms et des faits mondiaux. Ne pas pouvoir toujours défendre ses idéaux est une autre question. Mais visiblement, là nest pas la préoccupation de ces médias même sils se font les complices dune puissance qui prive tout un peuple de ses droits les plus élémentaires. Ou encore, interroger les éléments les plus en vue de ce pays, victimes de lintolérance. Pour rester dans le cadre de ce conflit à titre dexemple, toutes les aberrations sont permises, comme le fait de ne pas qualifier le territoire en question, cest-à-dire interdiction est faite daller utiliser les cartes de géographie les plus banales. Contre toute logique, interdiction est faite de parler du Sahara occidental comme lindiquent tous les documents de lONU que lon ne pourrait accuser de parti-pris. Il y a un lexique bien déterminé imposé à la corporation.
La seule liberté autorisée est celle qui consiste à défendre loccupation et le déni de justice. Cest accepter de travestir la réalité telle que constatée par les organisations internationales. Tous ceux qui veulent briser ce carcan ont été privés de liberté. Lintolérance est aussi constatée par différentes ONG de défense des droits de lhomme, avec ces barrières interdisant tout simplement tout débat autour dune série de sujets bien déterminés. Comme le souverain et sa famille. Ceux qui croyaient pouvoir le faire se sont exposés aux pires sanctions, se rendant compte à quel point la liberté dont ils jouissaient était factice. Que dire alors de ces Sahraouis qui viennent de rencontrer dautres Sahraouis vivant dans les camps de réfugiés en Algérie ? Eux voulaient savoir et connaître ceux qui ont été chassés en 1975 de leur territoire par lenvahisseur marocain. Lintolérance les conduit tout droit devant un tribunal militaire, rien que cela. Et dire quavec tout cela, lon va chanter la tolérance. Cela ne fait pas sérieux. Cest de la mystification. Laccepter, cest sen faire les complices. Cela devient du parti-pris, et les Sahraouis au moins, eux, en savent quelque chose.

EL WATAN, 18/10/2009

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