Un sahraoui d’origine sera à la tête du Sénat marocain

Vendredi 2 octobre. Elections des membres de la Chambre des Conseillers (Sénat). Bis repetita, gagnant : le PAM (Parti Authenticité et Modernité), dit parti du roi créé par Fouad Ali El Himma, un proche du roi. 
Depuis sa création, la moindre parole de son nouveau chef, Mohamed Cheikh Biadillah, est retranscrite dans les dépêches et les organes de presse officielle du régime. De nombreux hommes et femmes politiques désertent leurs partis pour rejoindre ce nouveau-né qui, miracle, gagnera les élections communales de juin 2009. 
Coup de théâtre : Chakib Benmoussa est accusé d’avoir émis une circulaire qui demande au wali et gouverneur d’annuler la participation aux élections de tous ceux qui ont changé de parti politique comme le stipule un article de loi. Le PAM réagit violemment et le ministre de l’intérieur est obligé de faire marche arrière. Et surtout avec une rapidité qu’on ne lui connaissait pas, la justice de Rabat et de Tanger ont annulé, en 48 heures, les décisions administratives relatives au rejet de la candidature de deux députés du parti aux élections communales.  
Son président, Biadillah, pour s’assurer la présidence de la Chambre des Conseillers, s’est présenté comme candidat à la fois à Smara (Sahara Occidental) et à Guelmim. Pourtant, aucune des deux villes n’est son fief.
Mais le pari est déjà gagné grâce au système du Makhzen : la fraude et la corruption. Déjà à Guelmim, ses pressions ont contraint certains candidats à ne pas se présenter pour libérer la voie au « candidat de sa majesté ». Leur carrière a été entravée par un supérieur hiérarchique tyrannique, qui use de son pouvoir pour faire écarter ses rivaux : C’est le lien étroit entre corruption et pouvoir.
Le pouvoir a voulu que ce soit un sahraoui qui soit à la tête du Sénat marocain et ainsi sera. C’est au nom de l’intérêt général et de la « stabilité du pays » que personne n’agira pour dénoncer cette mascarade.
Un personnage comme Biadillah, sans morale et élevé dans une ambiance de corruption n’a pas besoin d’agir, il lui suffit de fermer les yeux et de laisser faire. La corruption se chargera du reste. Dans un système corrompu, c’est le refus de corrompre qui devient un acte « anormal ». Un monde où il n’y a plus de place que pour de mauvaises nouvelles.

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