A chaque fois que la communauté internationale prend une initiative pour résoudre le problème du Sahara Occidental, Rabat répond par un « niet » grotesque et une fin de non recevoir embarrassante. Ainsi, depuis des années, le régime marocain pratique la plus cruelle repression contre les militants sahraouis et, au même temps, il ose regarder vers l’Algérie et demander l’ouverture des frontières, normaliser les relations et mettre en marche la construction du Maghreb Arabe. Nous sommes face à un véritable délire. Un proverbe sahraoui dit que « l’agitation est signe d’une mort avec beaucoup de douleur ». C’est ce qui est en train de se passer. Le Maroc s’agite trop à cause de son isolement sur la sphère internationale, surtout après l’élection d’Obama qui, contrairement à Bush, n’a pas l’intention de se mêler directement dans le conflit du Sahara Occidental.
Les officiels marocains ont compris ce qui voulait dire le départ de Peter Van Walsum : Une nouvelle approche du problème et la mort annoncée du projet d’autonomie. Mais ils continuent à s’entêter pour perpétrer la tension, sachant pertinemment que l’édification d’un état sahraoui sur le sol de l’ancienne colonie espagnole est un projet irreversible.
Les revendications marocaines n’ont pas empêché la Mauritanie d’accéder à l’indépendance en 1962. L’agression contre l’Algérie, en 1963, n’a pas empêché le jeune gouvernement algérien de préserver l’intégralité des frontières algérienes intactes. Alors, qu’est-ce qu’il fait croire aux marocains qu’ils garderont le Sahara Occidental, malgré que 34 ans sont passés sans que cela soit effectif? On dit que l’espoir c’est la dernière chose à mourir dans un être humain. Le gouvernement marocain en est la preuve irréfutable.
Le roi Mohamed VI, après dix ans de pouvoir, a montré qu’il n’envisage pas l’option d’une ouverture politique dans les prochaines années. Au contraire, il continue à alimenter la tension dans la région dans chacun de ses discours dans lesquels il pointe le doigt vers l’Algérie pour être fidèle à la vieille politique de son père, feu Hassan II, qui sortait, à chaque fois qu’il sentait que son trône était en danger, la théorie de « l’ennemi extérieur et du complot contre l’intégrité du Maroc ». Espérons que ses incessants voyages et ses multiples contacts à l’étranger, le ramènent un jour à la raison.
L’anti-algérianisme est la marque déposée dans les cercles politico-médiatiques au Maroc. Pour garder ce que l’on a appelé « consensus autour du palais pour préserver l’intégrité territoriale », ou plutôt pour préserver les intérêts de la caste dirigeante marocaine, il est recommandé d’être anti-algérien et de le montrer à la lumière du jour. Les responsables marocains n’ont pas pu digérer la défaite dans la Guerre des Sables en 1963, ni la défaite face à la puissante armée du Front Polisario qui les a poussés à construire le plus long mur de défense après la Ligne Maginot. Un mur que les sahraouis appellent « le mur de la honte » ou « le Guantanamo marocain ».
Le rêve du Maghreb Arabe, l’UMA, qui date de 50 ans, n’a pas pu se réaliser à cause des ambitions expansionistes marocaines. Le chemin de l’UMA doit passer forcément par la résolution du conflit marocco-sahraoui. Le reste n’est qu’une question de temps. Les contraintes et exigences du monde édictent que les pays de la région n’ont pas d’autre choix que celui de s’unir. Mais cela ne doit pas se faire sur le compte d’un des peuples maghrébins. Cette partie de l’Afrique possède beaucoup des atouts que le monde envie. Le Maroc qui refuse de se plier à la légalité internationale en récusant l’autodétermination du peuple sahraoui est le facteur qui bloque la réalisation de cet ambitieux projet. Le royaume chérifien a tout fait pour stopper l’intégration maghrébine en étant à l’origine de toutes les tensions avec ses voisins depuis son accès à l’indépendance.
La construction maghrébine est un choix sur lequel tout le monde est d’accord, mais, pour ce faire, les pays membres doivent respecter le principe d’autodétermination pour le peuple sahraoui, une position qui est celle de la communauté internationale et des Nations Unies. De ce fait, le processus de négociation entre le Front Polisario et le Maroc doit reprendre dans les plus brefs délais et sous l’égide de l’ONU pour mettre en œuvre ce principe. Le moment est venu pour que les Nations Unies mettent de la pression sur le Maroc pour faire avancer les négociations et aboutir à une solution qui tient en compte les aspirations de la population du Sahara Occidental.
Les Nations Unies, pour renforcer les mesures de confiance relancées par la récente visite du président du HCR, doivent prendre en charge le respect des droits de l’homme au Sahara Occidental à travers le contingent de la MINURSO et détruire le mur de défense marocain qui divise le territoire et en fait une prison à ciel ouvert. La population sahraouie doit retrouver la liberté de circulation dans son pays.
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