Sous le titre de « Obama effraie la gauche« , le journal digital hispanophone « Tal Cual » a publié aujourd’hui un intéressant article sur la présence d’éléments de l’administration Bush dans le gouvernement d’Obama qui influencent ses décisions. Voici un modeste traduction de l’article :
Obama effraie la gauche
Pour certains intellectuels progressistes, le programme de santé proposé par Obama a des ingrédients nazis. D’autres soupçonnent que la Maison Blanche a été envahie par des bureaucrates du gouvernement de Bush
Par: Harry Blackmouth
La main gauche américaine, et non précisément la lunatique, est effrayée. Plus effrayée que jamais. Et quand une personnalité comme Nat Hentoff, l’une des gloires du journalisme nord-américain, exprime sa peur du gouvernement d’Obama, il faut commencer à avoir peur. À la fin de 2008, Hentoff s’est retiré du Village Voice après un demi-siècle de dénonciation des injustices dans une prose parfaite.
The New York Times lui a offert ce tribut : « À travers ses 83 années, ses trois douzaines de livres et de ses innombrables colonnes dans des journaux et articles dans des revues, monsieur Hentoff a été le champion de la liberté d’expression et il s’est opposé à la censure que ce soit aux libéraux ou aux conservateurs. Le 19 août 2009, dans la publication Jewish World Review, Hentoff a dit qu’il est « effrayé avec un gouvernement de la Maison Blanche » du plan de santé d’Obama, spécialement avec l’une de ses clauses, selon laquelle, une « assemblée fédérale » peut « décider si, en dehors du parti politique auquel il appartient, la vie d’une personne mérite de recevoir des fonds contrôlés par le gouvernement, pour maintenir cette personne vivante « .
Il arrive que quand la droite lunatique accuse Obama de vouloir imposer des panneaux de la mort, comme dans l’époque du Troisième Reich, elle n’est pas si cinglée comme on pensait. Le même Obama a remarqué dans une interview publiée dans The New York Times le 28 avril 2009, et que Hentoff s’est chargé de sauver, la nécessité de maintenir une « conversation démocratique très difficile » à propos de comment « les malades chroniques et ceux qui s’approchent de la fin de leur vie représentent potentiellement 80 % du (coût) total des soins de santé ». Il en résulte que des membres de l’administration Obama, a dit Hentoff, proposent des méthodes pour décider quand il est nécessaire d’appliquer l’euthanasie aux malades chroniques ou en phase finale.
Celui qui conseille Obama dans ces questions médicales est le docteur Ezekiel Emanuel, auteur de Principles for allocation of scarce medical interventions (des propositions pour l’allocation d’interventions médicales de ressources limitées). L’article du docteur Emanuel discute la nécessité de réduire les frais de santé en diminuant le soin aux vieillards, et a été publié dans la revue The Lancet, le 31 janvier 2009. Emanuel est, comme on dirait, à la portée de l’oreille du président, puisque son frère, Rahm Emanuel, est chef du cabinet d’Obama.
Évidemment, la Maison Blanche a nié qu’on a l’intention de créer des panneaux de la mort. Hentoff dit que dans trois projets de la Chambre de Représentants il y a des clauses où cette difficile conversation démocratique entre le médecin et son patient chronique ou en phase finale pour voir s’il convient qu’il reste en vie. Mais cela constitue à peine la moitié du problème. Puisque bien que les lois protègent la vie des patients, « des centaines de bureaucrates d’agences fédérales auront des années pour promulguer des dizaines de régulations qui régissent les détails de la loi ».
L’INTROMISSION des VOLEURS de CORPS
Entre-temps, un autre critique de gauche, Garry Wills, a écrit dans The New York Review of Books, une publication libérale très respectable, que le gouvernement d’Obama est une séquelle du gouvernement de George W. Bush. Mohamed, un Ethiopien qui résidait légalement en Grande-Bretagne, a été capturé en 2002 par les agents secrets britanniques et nord-américains au Pakistan, après avoir fui de l’Afghanistan. Ceux qui l’ont arrêté étaient convaincus que Mohamed avait été recruté par les Talibans, et pour démontrer qu’ils avaient raison, et non le prisonnier, ils l’ont envoyé au Maroc, où il fut arrêté pendant 18 mois et a été soumis à des horribles humiliations. Il a été accusé d’être un complice du portoricain José Padilla dans la tentative de faire exploser une « bombe sale » aux Etats-Unis.
En octobre 2008, le reste des accusations contre l’Ethiopien ont été annulées. Cependant, Mohamed est resté à Guantánamo où il a présenté une demande à la « High Court » (l’une de deux branches du Tribunal Suprême de la Grande-Bretagne) en exigeant que des documents soient divulgués en détaillant le traitement subi aux mains de ceux qui l’ont emprisonné. Le gouvernement de Bush a expliqué que le cas de Mohamed et d’autres quatre demandeurs devaient être sous-estimés « puisque même sa discussion dans un tribunal pourrait menacer la sécurité nationale et les relations avec d’autres pays ». Le 9 février Douglas N. Letter, un avocat du nouveau gouvernement des États-Unis, a recommencé à défendre la doctrine de préserver des secrets d’État devant le Tribunal d’Appels du Neuvième Circuit du San Francisco.
Wills a dit dans son article « The entangled giant » (Le géant embrouillé) que beaucoup sont restés « consternés après avoir vu la rapidité avec laquelle les gens d’Obama ont capturé les pouvoirs, le secret, le manque de responsabilité qui a conduit Bush à un opprobre semblable ». Et le chroniqueur a rappelé le commentaire qu’un fonctionnaire de la Maison Blanche a formulé à Jane Mayer, de la revue The New Yorker : « Cela me rappelle le film de « L’invasion des voleurs de corps ». Certes, Wills n’est pas le seul qui soupçonne que les corps des fonctionnaires de la Maison Blanche ont été envahis par des bureaucrates du gouvernement de Bush.
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