Les dictatures ne sont jamais rentables


Bien que tout le monde le sait, il faut le répéter encore et encore. Aucune dictature n’est rentable pour les peuples qui doivent la supporter, surtout quand il s’agit de sociétés multiculturelles et pluriethniques comme le Maroc.

Cinquante-trois ans d’indépendance sous le règne de la dynastie alaouite laissent un héritage de difficultés difficilement « sauvables » pour nos voisins marocains. La situation chaotique qui traverse actuellement le Maroc est un clair exemple pour les marocains vis-à-vis de l’avenir. Quand les rois s’accrochent au pouvoir par des intérêts personnels et des intérêts des clans, sous prétexte de servir la patrie, ils n’obtiennent que l’appauvrissement et la ruine des vies de ses concitoyens et des générations futures.
Ils laissent le peuple les considérer comme illuminés par des pouvoirs ancestraux et divins, ils ont l’habitude de s’écarter de la réalité et de l’évolution sociale du peuple qu’ils gouvernent. Ils croient, comme tout ascendant, que ses concitoyens, qu’ils considèrent comme des enfants, innocents et ignorants, ne grandissent et n’évoluent jamais. Ils pensent qu’ils vivent stagnés dans l’instant dans lequel ils ont assumé le destin du pays.
À travers les pouvoirs publics qu’ils représentent, ils paralysent le développement et l’évolution sociale de ses concitoyens opprimés à l’intérieur du trou obscur du temps.
La mort de Hassan II, dont le mandat est connu sous le nom d’années de plomb, n’a pas apporté de tranquillité pour les Marocains. Trois décennies de règne de Hassan II n’ont pas servi à créer un vrai climat démocratique ni une économie salutaire pour le Maroc. Ils n’ont laissé qu’un monde d’obscurantisme vis-à-vis de l’avenir sous la direction de son fils Mohamed VI. C’est ainsi qu’est indiqué par les récentes statistiques provenant de différents organismes internationaux.
Le peuple marocain n’arrête pas de montrer son mécontentement dans la rue. La riposte de l’Etat de plus en plus violente.
Dans notre région du Maghreb, Le Maroc pourrait être un pays démocratique, stable et prospère. Il a assez de ressources et de soutiens extérieurs, mais 53 ans sous la conduite d’une monarchie qui ne renonce pas au monopole du pouvoir a eu pour conséquence une stabilité irréelle et un bien-être fictif. 
Le pays, avec la rage réprimée de tant d’années d’oppression, de misère et de persécutions politiques, de tortures et de meurtres sélectifs, a donné naissance à de grandes différences entre les blocs sociaux de ses populations; des différences ethniques latentes, des différences tribales, une installation dans le pouvoir du système de clans comme forme de gouvernement, développement de la corruption et de pillage dans l’administration centrale de l’État, etc.. Et tout cela sous un apparent développement croissant basé sur des critères éloignés de la réalité sociale.
Par son caractère actif, son intelligence et son intuition des hommes et des femmes, Hassan II eut très tôt l’ascendant sur son entourage et ses camarades et semblait avoir eu, très tôt, un sens aigu de son statut et de sa vocation. Mohamed VI est l’inverse de son père, c’est en dehors des activités protocolaires qu’il est le plus à l’aise. La politique ne le passionne pas, sa passion à lui c’est le sport et le tourisme.
Mohamed VI, conscient de son incompétence, a tout laissé dans les mains de son cercle le plus proche : Les sexagénaires Abdelaziz Meziane Belfqih (conseiller économie et éducation), André Azoulay (dialogue interculturel) et Zoulikha Nasri (Affaires sociales et humanitaires)  tout comme le sécurocrate Mohamed Yassine Mansouri, qui coordonne pour le compte du souverain les renseignements extérieurs, dont il est le patron, mais aussi les services de la DST. Ainsi que, bien sûr, le ministre de l’Intérieur Chakib Benmoussa, celui des Affaires étrangères Taïeb Fassi Fihri et les généraux de corps d’armée (Hosni Benslimane, Abdelaziz Bennani…), dont Mohamed VI est familier depuis l’époque où il était prince héritier. 
Si les marocains ne prennent pas de mesures dans un proche avenir, leur situation sera pire que celle connue jusqu’à présent. La transition démocratique initiée avec Mohamed VI, et qui n’a pas fixé le temps pour sa culmination risquent de rendre la situation plus chaotique encore. Enfin, ils se retrouveront enfermés dans un laboratoire d’expériences avec humains et sans le droit de choisir, et demeureront sous l’essai d’une transition démocratique qui ne finit jamais. 
La pseudo-démocratie que le Maroc connaît est en fait une dictature atroce qui a muselé le peuple et a créé un semblant d’opposition afin de se donner bonne conscience démocratique face aux pressions internationales.
Pour que les marocains puissent avoir leur tour de vivre une nouvelle ère, ils devront se débarrasser de ces deux phénomènes successoraux. Celui du monopole de la monarchie et celui des « dinosaures » qui représentent les partis politiques clientélistes. Pour cela, il leur faudra une forte et sincère volonté de changement vers la démocratie, le développement et la décentralisation pour résoudre les problèmes du gouvernement de la nation.

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