Le conflit entre le Maroc et la Libye met en évidence l’isolement de Mohamed VI dans le contentieux du Sahara Occidental.
« La participation de la RASD dans les célébrations du 40e anniversaire de la Révolution du 1er septembre et dans la séance extraordinaire de l’Union Africaine, constitue « une réaffirmation de l’adhésion de la RASD au continent africain et de promotion des relations bilatérales avec la Libye, qui était l’amphitryon de ces évènements », a déclaré à l’agence de presse sahraouie SPS, le responsable d’Orientation Politique et membre du Secrétariat Nationale du Front Polisario, Bachir Mustafa Sayed.
Bachir Sayed a participé avec d’autres membres de la RASD aux actes commémoratifs de cette occasion. Pour lui, la « réception officielle et l’hospitalité généreuse qui a été réservée à la délégation sahraouie pendant son séjour, fortifient et revitalisent les relations entre la RASD et la Libye ».
Mohamed Abdelaziz, le président de la RASD s’est réuni avec des leaders du monde et avec la majorité des chefs des délégations participantes, où il a eu l’occasion d’informer à propos des derniers événements relatifs à la question du Sáhara Occidental.
Durant la célébration du « 40eme anniversaire de la Révolution du 1er septembre », Abdelaziz a reçu la médaille commémorative de cet évènement des mains du leader libyen, Mouamar Gadhafi.
Peu avant, le Président libyen avait défendu devant les représentants de l’Union Africaine la position exposée par la délégation sahraouie : « que la seule solution au conflit du Sahara Occidental passe pour le référendum d’autodétermination du peuple sahraoui sous l’égide international, en affirmant son appui à l’option que le peuple sahraoui a choisi « , a déclaré Gadhafi.
La réponse de la délégation marocaine aussi présente dans ces actes ne s’est pas fait attendre, bien que l’excuse présentée était que « la délégation marocaine s’est retirée seulement à cause de la présence d’une délégation de la RASD ».
Le journal EL PAIS avait souligné, le 6 septembre, dans un article d’Ignacio Cembrero, sous le titre de « Crise entre le Maroc et la Libye à cause du Polisario« , que le « leader Libyen Mouamar Gadhafi a voulu que les festivités du 40e anniversaire de son accès au pouvoir aient un relief maximal. Il a invité, entre autres, de nombreux chefs d’État, mais le seul absent du Maghreb était le roi Mohamed VI du Maroc ». L’excuse pour ne pas assister était une malaide stomachale.
D’après Cembrero, la délégation du Polisario « est devenue une délégation d’un État, la République Arabe Sahraouie Democrátique que les Marocains traitent de « fantoche ». Son leader, Mohamed Abdelaziz, a été traité à Tripoli avec les honneurs d’un chef d’État ». Apparemment, « Rabat, en plus, a protesté par voie diplomatique. Il soutient que l’attitude du leader libyen « contredit complètement les liens de fraternité, de solidarité, de coopération (…) et un respect mutuel entre les deux pays » et il attend « une explication officielle ».
Gadhafi, ajoute le journal EL PAIS « non seulement ne l’a pas donnée mais il a persisté dans la même ligne. Déjà dans le discours qu’il a prononcé, le lundi soir, il a affirmé que « la seule solution possible à la question du Sáhara Occidental consiste en un référendum sous les auspices de l’ONU pour permettre au peuple sahraoui d’exercer son droit inaliénable à l’autodétermination « .
Avec ce nouveau conflit entre la Libye et le Maroc, les thèses d’une « autonomie » pour le Sáhara Occidental proposée par Mohamed VI, subit un grand échec au sein de l’Union Africaine et dans le reste du monde. Excepté la France, l’Espagne et le gouvernement de Teodoro Obiang Nguema, peu nombreux sont les pays qui soutiennent le Maroc dans cette affaire.
D’après la MAP, le gouvernement marocain a dépêché, le 6 septembre, une délégation comprenant Moustapha Mansouri, président de la Chambre des Représentants et président du Rassemblement national des indépendants (RNI), Mohand Laenser, ministre d’Etat et secrétaire général du Mouvement populaire (MP) et Mohamed El Yazghi, ministre d’Etat, ancien premier secrétaire de l’Union socialiste des Forces populaires (USFP).
La visite de cette délégation donne l’impression que c’est le Maroc qui chercherait à s’expliquer, voire à s’excuser de l’absence du roi Mohamed VI dans les actes de conmémoration de la Jamahiriya Libyenne.
Si le roi du Maroc a dû inventer une maladie pour justifier son absence, ce canular a eu des conséquences inattendues. Plusieurs journalistes marocains se trouvent dans le collimateur et risquent de payer cher leurs spéculations sur la maladie du souverain.
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