Après le Libyen Mouammar Kaddafi, le Camerounais Paul Biya ,le Tchadien Idriss Deby Itno, Moussa Dadis Camara, le chef putchiste de l’Etat guinéen, Mohamed VI, le roi du Maroc, était l’un des premiers chefs d’Etat à avoir adressé un message de félicitations à Ali Bongo Ondimba, aux termes de ce qui est apparu comme une élection fortement contestée et qui a entraîné des remous sociaux au Gabon, et principalement dans la ville pétrolière de Port Gentil où les émeutiers se sont attaqués à de nombreux intérêts français, entre autres le Consulat de France dans cette ville et les installations de la société pétrolière Total. C’est dire en compagnie de quels démocrates se trouve le roi du Maroc!
Mohammed VI et Ali Bongo Ondimba entretenaient déjà des relations personnelles, une amitié qui n’est plus à prouver. « Mes félicitations les plus chaleureuses et mes sincères voeux de plein succès » (…) L’axe Libreville-Rabat devrait se renforcer ». Tel est le vœu exprimé par le Roi du Maroc dans ses félicitations au nouveau président gabonais.
Omar Bongo était l’ami intime de Hassan II, et il était le doyen de la Françafrique. Il est décédé à Barcelone au mois de juin. Son épouse, Edith Lucie Bongo est décédée le 14 mars des suites d’une longue maladie, à Rabat, au Maroc. Son fils, Ali, les Gabonais l’ont toujours considéré comme le fils de son père, aux relents paresseux et désinvoltes paradant à l’époque avec son ami Mohamed VI dans des bolides bruyants.
Dans une interview avec le journal français l’Express publiée le 12/11/2005, Ali Bongo disait : « La population m’a vu grandir. Je suis un Gabonais comme les autres. Pourquoi serais-je frappé d’inéligibilité du fait de mon patronyme? Moi je peux tourner dans les quartiers sans sécurité au volant de ma belle voiture. Je l’ai fait à bord d’une décapotable avec Mohammed VI. Je ne suis pas perçu comme le fils d’un tyran ».
Ali Bongo se compare toujours avec Mohamed VI. Voici un extrait d’une autre interview apparue, le 27/08/2009, dans le journal digital « Rassemblement Démocratique du Peuple Gabonais » :
Q: Vous connaissez Mohammed VI, le roi du Maroc, depuis votre enfance. Où en sont vos relations?
R: Sa Majesté Mohammed VI me témoigne toujours la même affection et m’a beaucoup soutenu lors du décès de mon père. Lui aussi est passé par là, il y a dix ans… Ce qui est admirable chez lui, c’est que son accession au trône ne l’a pas changé. Arrivés au pouvoir, certains, passez-moi l’expression, « attrapent la grosse tête ». Pas lui. Maintenant, il est roi et chef d’État, c’est à moi de m’adapter.
Q: Pourquoi n’a-t-il pas assisté aux obsèques du président Bongo?
R: Certains sont manifestement allés un peu vite en besogne. Pourquoi chercher des tensions là où il n’y en a pas? Dans le protocole marocain, le roi n’assiste pas à des obsèques. C’est aussi simple que cela.
Q: Comment vivez -vous le fait, aujourd’hui, d’être constamment comparé à lui? (Son père)
R: Cela ne me pose aucun problème. Nous en parlions souvent avec le prince héritier du Maroc, à l’époque où il n’était pas encore Mohammed VI. Partant du principe que la comparaison avec nos pères respectifs serait toujours à notre désavantage, nous avons décidé, comme l’on dit, de pas nous » prendre la tête ». L’ombre de mon père ne m’a jamais écrasé, je n’ai pas de complexe à ce niveau, aucun problème d’identité.
Mohamed VI, ce sont surtout les compétences de son père qui l’ont écrasé.
Le lien fort qui lie Mohamed VI à Ali Bongo? La Françafrique dont Omar Bongo était le doyen. Elle est représentée aussi par les autres pays amis du Maroc : Congo Brazaville, Côte d’Ivoire dont le président, Laurent Gbagbo, a effectué une visite privée dans le royaume chérifien le 11 Août 2009…pour se soigner.
Ceux-là, à côté du régime dictatorial de Guinée Equatoriale, sont les alliés du Maroc qui soutiennent sa politique expansionniste. Les seuls pays africains que Mohamed VI aime visiter. Des régimes où le pouvoir est synonyme d’accès aux richesses et les richesses sont synonymes d’accès au pouvoir. Le peuple gabonais, dont le pays est riche en pétrole, vit dans la misère alors que les comptes en banque de la famille Bongo sont dénoncés par les organisations non gouvernementales internationales.
Le magazine Forbes a publié dernièrement des statistiques déconcertantes : la fortune personnelle de Mohamed VI a atteint 2,5 milliards de dollars après avoir augmenté d’un milliard de dollars en 2008. La gestion des douze palais du roi du Maroc coûte un million de dollars par jour, soit pas moins de 365 millions de dollars par an. Une somme énorme dépensée essentiellement dans les vêtements et les voitures de luxe, alors que le PIB par habitant au Maroc est de seulement de 4000 dollars. Chaque année, l’Etat marocain verse 250 millions d’euros au roi.
Dans la famille de la Françafrique les républiques banaières ont des traits similaires: Bongo (Ali) est proclamé successeur de Bongo (Omar), comme Mohamed VI succéda à son père Hassan II. Le Maroc se soumet à la France en échange du soutien de celle-ci à son plan d’autonomie.
Le Maroc et ses alliés se ressemblent et s’assemblent dans leur nature bâtie sur la corruption, la répression et la malhonnêteté, des Etats voyous sans loi ni foi, ni principes, dépourvus d’éthique et de morale. Des pays dont les chefs d’Etat, après 50 ans d’indépendance, vont encore se soigner à Rabat.
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