Lecture de la visite du président du HCR

La récente visite du plus haut responsable du HCR est un succès indéniable pour le peuple sahraoui. D’abord parce que, comme il l’a exprimé, c’est un geste de « solidarité avec les réfugiés sahraouis ». Ce geste de la part d’un haut responsable onusien contribuera à attirer assez d’aide humanitaire pour améliorer la situation des réfugiés. Cela, apparemment, dérange à Rabat dont les chorales propagandistiques ont déjà commencé à chanter, à l’unisson, que « l’aide humanitaire reste liée à un recensement », alors que M. Guterres a annoncé le déboursement de 12 millions de dollars pour les sahraouis, et c’est l’augmentation de cette aide qui reste liée au recensement.
Il a salué la « générosité algérienne qui a accordé la protection aux réfugiés sahraouis pendant une si longue période », ce qui veut dire qu’ils étaient menacés avant de se rendre en Algérie contrairement à ce que pensaient ces naïfs qui croyaient jusqu’à maintenant qu’ils ont été forcés à se déplacer en Algérie. Ils ont été protégés contre un envahisseur qui a utilisé tous les moyens pour les exterminer pour la seule raison qu’ils avaient dit non à la succession d’un colonialisme pour un autre.
Comme préconisé par le haut fonctionnaire onusien, seule une « solution politique » qui respecte leur volonté pourra mettre fin au conflit. Cette déclaration enterre à jamais les tentatives de dissocier le problème des réfugiés du problème politique dans le conflit du Sahara Occidental et que toute initiative unilatérale décidée par le Maroc est condamnée à l’échec et n’apportera que davantage d’instabilité dans la région.
Le haut commissariat des Nations Unies pour les réfugiés a annoncé que les parties en conflit au Sahara occidental ont accueilli favorablement l’idée de la construction d’un passage terrestre entre Tindouf et El Aaiun, la plus grande ville du Sahara en vue de permettre aux familles sahraouies d’échanger les visites, conformément à un programme mis au point par le commissariat dans le cadre des renforcements des mesures de confiance.
Même si l’on voit mal l’application de ces mesures dans le climat de répression vécue par les citoyens sahraouis dans les territoires occupés du Sahara, la décision d’ouvrir une brèche dans le « mur de la honte » pour permettre l’interchange des visites entre les familles de part et d’autre est l’équivalent de l’ouverture d’une brèche dans la politique marocaine. Le blocus du territoire sahraoui imposé par le gouvernement marocain va voler en éclats sous la pression du HCR. Cela suppose l’ouverture d’une brèche dans cette grande prison qui est cette partie du Sahara Occidental sous occupation marocaine.
Ce mur qui étouffe les territoires occupés du Sahara Occidental et qui a été levé non seulement pour se protéger contre les attaques des valeureux combattant sahraouis, mais aussi parce que l’Etat marocain a décide de faire du Sahara Occidental une immense prison et de retenir ses habitants à tout prix, car il a  peur de les voir s’enfuir comme il a peur de voir l’Intifada dans les territoires occupés intensifiée par le contact avec leurs frères de l’autre côté du mur.

Cela peut expliquer toutes ces précautions prises par le Maroc jusqu’à maintenant, qui a limité les visites familiales à la seule ville d’El Aaiun occupée, et le temps qu’il a pris pour accepter d’appliquer les deux autres « mesures de confiance » (communications téléphoniques entre les deux côtés, échange de courriers entre les familles sahraouies des deux côtés du mur)
Cette décision est une preuve irréfutable que les murs ne sont pas construits pour durer toute la vie, mais que leur construction implique néanmoins quelques années, voire des dizaines d’années de séparation, mais la chute est leur destin final. L’ouverture d’une brèche est le premier pas. La suite est sa destruction totale et le retrait de l’armée qui y était cantonnée vers ses positions d’avant l’invasion du territoire en 1975.

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