Les visages multiples de la monarchie alaouite



Dans le cadre de la propagande marocaine visant à faire vénérer le roi qui, en plus de Commandeur des Croyants, est le président du Comité Al-Qods (Comité Jérusalem), l’agence du palais royal, MAP, a rapporté lundi 31 août que « le Khatib de la sainte mosquée Al Aqsa et vice-président de la haute instance islamique d’Al Qods, M. Youssef Joumaa Salama, a souligné le rôle pionner que joue SM le Roi Mohammed VI, président du Comité Al Qods, dans la préservation des caractéristiques culturelles, religieuses et civilisationnelles de la ville sainte. »

Cependant, l’histoire des relations israélo-marocaines est loin de confirmer le dévouement de la monarchie alaouite à la cause palestine.
L’éminent bloggeur Ibn Kafka, même s’il ne porte pas le Front Polisario et l’Algérie dans son cœur,  comme la plupart des marocains, nous fait une analyse détaillée de ces relations.
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Les rapports entre Maroc et Israël ont depuis l’avènement au trône de Hassan II toujours été étroits au niveau gouvernemental: coopération sécuritaire sous Oufkir et militaire sous Dlimi, visite de Shimon Peres à Ifrane en 1986, puis de Itzhak Rabin et Shimon Peres en 1993, présence d’Ehud Barak aux funérailles de Hassan II, échanges commerciaux substantiels à défaut d’être importants (48 millions de dollars d’importations en 2006, et ce uniquement pour les produits en plastique; contrats de sous-traitance et formation d’ingénieurs marocains en Israël), sans compter le tourisme israëlien au Maroc (en dépit de l’alerte terroriste récemment déclarée pour les touristes israéliens au Maroc par les autorités israéliennes, qui a provoqué le courroux des autorités marocaines). Le site du State department US, dans un geste qui montre à quel point il est difficile de distinguer les Etats-Unis d’Israël, évoque ainsi les relations maroco-israéliennes dans sa présentation du Maroc:
Le Maroc est actif dans des affaires maghrébines, arabes et africaines. Il soutient la recherche de la paix et la modération dans le Moyen-Orient. En 1986,  le roi Hassan II a pris le pas audacieux d’inviter le Premier ministre israélien Peres pour des pourparlers, devenant le deuxième leader arabe à recevoir un leader israélien. Après la signature de la Déclaration de Principes israélo-palestinienne de septembre 1993, le Maroc a accéléré ses liens économiques et les contacts politiques avec Israël. En septembre 1994, le Maroc et Israël ont annoncé l’ouverture de bureaux de liaison bilatéraux. Ces bureaux ont été fermés en 2000 après l’incessante violence israélo-palestinienne, mais les contacts diplomatiques maroco-israéliens continuent.
Mais le Maroc semble, depuis sa décision de fermer le centre de liaison israélien à Rabat, amèrement regretter ce geste, tant les autorités brûlent d’envie de renouer enfin officiellement avec Israël, indépendamment de la situation en Palestine:
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Une délégation israélienne de plus de 120 membres est venue participer aux obsèques de Hassan II. Selon les révélations de Mohamed Hassanein Heikal (publiées dans la revue Asheraa ) et confirmées par l’ancien chef du Mossad (publiées dans ses Mémoires), Hassan II était un agent du Mossad qui espionnait (rapportait sur son pays, sur les pays arabo-islamiques et sur les sommets arabes) au profit d’Israël.
Après l’expulsion des palestiniens de Beïrout, c’est à Tunis et à Alger, et pas à Rabat, où l’OLP avait installé son quartier général jusqu’à la signature des accords d’Oslo en 1993. La raison est que les palestiniens étaient conscients que le Maroc représente un danger pour la cause palestinienne du fait des relations de la monarchie avec l’Etat hébreu depuis l’époque de la guerre froide, où ces relations étaient exploitées à font pour attirer le soutien américain aux efforts de guerre marocains contre le Front Polisario et contrecarrer l’expansion du courrant progressiste dans la région dont l’Algérie était le symbole.

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