La dernière initiative internationale d’Edward Kennedy

Le sénateur démocrate était à la tête d’une lettre demandant à Obama d’appuyer l’indépendance du Sáhara Occidental
IGNACIO CEMBRERO – Madrid – 30/08/2009
Les États-Unis doivent « soutenir le peuple du Sáhara Occidental dans son droit à la libre détermination à travers un référendum libre, juste et transparent ». Le sénateur démocrate Edward Kennedy, de 77 ans, a formulé cette pétition dans une lettre dirigée en avril au président Barack Obama. C’était sa dernière initiative politique avant de décéder mardi passé. 
Kennedy a été un défenseur ardent de l’indépendance du territoire qui était une colonie espagnole jusqu’à 1975. Il n’a pas lésiné sur ses appuis au Front Polisario, le mouvement qui défend l’indépendance à travers une consultation. En 2005 il a reçu, par exemple, son leader, Mohamed Abdelaziz, à côté d’autres sénateurs à Washington. 
L’année passée c’était lui qui a remis la médaille des droits de l’homme de la fondation qui porte le nom de son frère, Robert F. Kennedy, à l’activiste saharaui Aminatou Haidar emprisonnée pendant de longues années et qui défend maintenant ces valeurs dans le territoire contrôlé par le Maroc. 
Il y a quatre mois, Kennedy était en tête d’une lettre publique dirigée à Obama, et signée par six autres sénateurs. Il y accuse le Maroc d’avoir « bloqué ce référendum ». « (…) à sa place il a proposé un plan d’autonomie pour le Sáhara Occidental qui nie le droit sahraoui à un processus d’autodétermination libre qui inclut l’option de l’indépendance ». Il y demande aussi qu’Obama parie pour l’élargissement des compétences de la MINURSO, le contingent de l’ONU déployé dans l’ex-colonie, pour que qu’elle surveille le respect des droits de l’homme. 
Il n’est pas encore clair si Obama l’a écouté ou non, mais en juillet il a envoyé, à son tour, une lettre au roi Mohamed VI du Maroc dans laquelle il qui évoque la nécessité de travailler ensemble pour atteindre une solution au conflit du Sáhara. Au contraire de son prédécesseur, George Bush, il a omis, cependant, de montrer sa sympathie envers l’offre d’autonomie pour le territoire présentée par le Maroc en 2007. 
La lettre de Kennedy a été répliquée à Obama par une autre, de congressistes et sénateurs qui a obtenu beaucoup plus de signatures. Ils y exprimaient leur appui à la proposition d’autonomie de Rabat. Les partisans du Polisario ont expliqué le nombre élevé de signataires par la force du lobby marocain à Washington. 
La web américaine Propublica a révélé ce mois-ci qu’entre la fin de 2007 et le début de 2008, le Maroc avait dépensé 3,33 millions de dollars en lobbying dans le Congrès des EEUU alors que son rival, l’Algérie, le pays qui soutient le plus le Polisario, a déboursé seulement 416.000 dollars. Le Maroc était, selon ces données, le pays arabe qui faisait le plus d’efforts dans le Capitole après les Émirats Arabes Unis et l’Irak.


EL PAIS

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