Le feuilleton des commissions consultatives de Mohamed VI

Au moment où, de par le monde, la légalité commence à s’imposer à propos de l’affaire du Sahara Occidental, au moment où les Nations Unies souhaitent régler définitivement un contentieux régional agaçant, voilà que le Maroc prend une position diamétralement opposée, à contre pied, une fois de plus, de l’opinion internationale, en prolongeant le mensonge de l’autonomie dans le but d’éterniser le conflit. 
L’opinion publique internationale n’est pas dupe et estime que son comportement relève d’une total indécence vis-à-vis du droit international. 
L’alliance des pays du Sahel contre la menace terroriste commence à donner ses fruits, sans aucune participation de la part du Maroc. Obama s’est éloigné du plan d’autonomie. Au contraire, il soutient la création d’une « entité propre, dans un premier moment, et après on verra ».  L’envoyé onusien, Christopher Ross cherche une solution basée sur le principe du droit du peuple sahraoui à l’autodétermination. La communauté est lasse de ce conflit qui a duré plus de 34 ans. 
L’AFRICOM en échange du soutien américain au plan d’autonomie n’aura pas lieu. La menace iranienne et vénézuélienne, du vent. L’Espagne, submergée dans la crise économique et sous la pression de l’opinion publique espagnole solidaire avec la cause sahraouie. Une défaite diplomatique dure à digérer pour le palais royal au point que Mohamed VI a eu besoin d’une convalescence pour se remettre des douleurs de ses entrailles. 
Chez les meneurs de Rabat, c’est la panique totale. On commence à délirer sur la réouverture des frontières. On invente des histoires de réseaux terroristes imaginaires menés par des citoyens honnêtes qui ne résident même pas au Maroc ou des islamistes connus par leur dénonciation de la violence. Rabat donnerait n’importe quoi pour que ce ne soit qu’un cauchemar duquel il faut se réveiller pour continuer cette folie de grandeur dont ne tirent profit que les politicards corrompus des partis politiques classiques et les généraux de l’armée marocaine. 
La poursuite des négociations sur une autre base que l’autonomie a provoqué l’effondrement total des thèses marocaines. « Il faut attendre la fin du mandat de Bouteflika », disent les uns. « Non, notre espoir c’est que le terrorisme anéantisse l’Algérie », disent les autres. On ne sait plus à quel saint s’avouer. Il y a tellement peu de marge de manœuvre. Alors, on profite de la fête du trône pour réaffirmer la politique du fait accompli. On parle, pour l’énième fois, d’une nouvelle commission consultative. Une autre commission consultative! 
Commissions consultatives pour les droits de l’homme, révision de la Moudawana, vérité et justice, égalité et égalité des chances, ressources humaines, affaires sahariennes (CORCAS), etc, etc… Avant, c’était pour le projet de l’autonomie. Maintenant, c’est pour la régionalisation et la réforme de la justice. Mohamed VI s’est entouré de tellement de commissions consultatives qu’il finira par ouvrir un bureau de consultation pour augmenter ces profits dans cette affaire.
Cependant, les observateurs internationaux sont unanimes : Rien n’a avancé au Maroc, ni les droits de l’homme, ni la justice, ni la démocraite, ni l’emploi. Ah, ni l’autonomie tant acclamée par le roi depuis plus de 4 ans. La régionalisation? Idem 
Le caractère répétitif des mensonges royaux et la propagande qui les entoure, s’inscrit dans le but de  compromettre le processus de négociation en cours engagé par le Conseil de Sécurité et appuyé par la Communauté internationale, en vue de parvenir à une solution politique définitive au conflit sahraoui, et de saboter la dynamique insufflée par la médiation du M. Christopher Ross.
Image : barakanews.unblog.fr

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