Les amis de Mohamed VI

L’organe officiel de la monarchie marocaine, Le Matin, dans ses pages d’aujourd’hui, rend « hommage à un grand et fidèle ami du Maroc ». Avec le décès du Président Hadj Omar Bongo, « le Maroc perd un grand ami, loyal et fidèle, dont la solidarité avec le Royaume, dans toutes ses causes, en premier lieu l’intégrité territoriale du Royaume, aura été constante, indéfectible et permanente ».

On sent la vive émotion à Rabat qui pleure sur une crapule de plus qui disparaît de la planète. Pour le régime marocain, « le président gabonais compte parmi les grands leaders africains, cette génération de bâtisseurs africains charismatiques, qui vont marquer de leurs empreintes l’histoire du Continent africain ». Il était surtout le symbole de tout ce que l’Afrique dénonce depuis plus de 30 ans, la Françafrique, ces relations incestueuses, mafieuses entre quelques gouvernements africains et la France.

Ami de tous les gouvernements français depuis De Gaulle, Omar Bongo, n’a jamais cessé d’être l’Agent des Services secrets français. Le clan Bongo gardait solidement les rênes du pouvoir avec l’appui total des militaires français stationnés au Gabon en totale harmonie avec les bases du Sénégal, du Djibouti et à partir desquels les coups les plus tordus sont opérés pour contrôler les peuples d’Afrique, sécuriser les pillages de richesses africaines par les multinationales et maintenir les vassaux de gouvernants en place contre des peuples assoiffés de liberté et humiliés par la faim. Les cas les plus récents sont ceux de l’agression de la Côte d’Ivoire de Laurent Gbagbo et d’incessants sauvetages d’Idriss Deby du Tchad, sans oublier la Guinée Equatoriale, dont le président Obiang Nguema, avec Bongo et Mohamed VI forment l’équipe de la Françafrique. Mais, en Guinée Equatoriale, ce sont plutôt les autres pays qui sont visibles dans ce petit pays. Ainsi c’est le Maroc qui joue l e rôle de sous-fifre, protégeant le régime de Nguema pour les intérêts de la France. Les Marocains sont bien visibles dans le pays et ils sont les gardes rapprochés du président équato-guinéen. Ils ont toujours joué un grand rôle pour ce pouvoir de Malabo, et ce, depuis la prise de pouvoir par un coup d’Etat en 1979, par l’actuel président Obiang, grâce à sa décision de retirer la reconnaissance de la République Arabe Sahraouie Démocratique.

Quant au Gabon, la résidence de Bongo est bien connue de tous les marocains pour être située dans un des quartiers les plus huppés, celui des résidences de diplomates et bourgeois résidant sur la nouvelle Avenue Mohamed VI, près de la Grande Mosquée.

Bongo, Sassou-Nguesso, Obiang Nguema, sont les amis du roi marocain Mohamed VI. Sa dernière tournée en Afrique en est la preuve. Au mois d’avril, la délégation royale composée de presque 300 personnes a visité la Guinée Equatoriale et le Gabon, au moment où le roi Mohamed VI venait de bouder la réunion arabe extraordinaire à Doha et le sommet économique à Kowait dominé notamment par la situation à Gaza.

Cette tournée de sa majesté démontre que le Maroc est le pilier principal de la Françafrique. D’ailleurs, Jacques Chirac avait avoué que Hassan II lui avait demandé de veiller sur son fils.

Celui-ci, en digne fils de son père, veille sur les intérêts de la France sans se soucier des effects de celle-ci sur les peuples africains qui vivent dans la misère. Loin de là, il s’est érigé en chien de garde pour freiner toute tentative de ces peuples pour lutter contre cette misère.

Isolé en Afrique à cause de sa politique expansionniste, le Maroc court derrière quelques régimes sanguinaires esclaves de l’Elysée qui, en échange d’accords économiques, acceptent de retirer ou geler la reconnaissance de la RASD (Sahara occidental)

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