La prostitution gagngrène la société marocaine. Et cette gangrène se projette à l’extérieur des frotnières du royaume au point de devenir un trait caractéristique de la femme marocaine vivant en terre d’exil.
Les prostituées ne se cachent pas au Maroc. On en trouve partout, des rabatteurs, des clients, des hotels propose leurs chambres, les macros encaissent, c’est une veritable industrie qui fait le succès du tourisme au Maroc.
La banalisation de la prostitution au Maroc ne permet plus de distinguer ce fléau comme une déviance nocive du corps social. Marrakech est une des plus grandes villes du pays. Que son économie soit exclusivement fondée sur le proxénétisme ne semble plus déranger personne.
A Rabat , la fille d’un ex-conseiller et ancien ministre du roi Hassan II, accusée de diriger un réseau de prostitution de luxe, d’écouler de la cocaïne au profit de ses clients, des dignitaires du Makhzen et étrangers, dont de grandes personnalités de la politique et du milieu des affaires, aurait bénéficié de la « protection » des cadres des services de la police, dont le Préfet de Police, ainsi qu’un responsable à la Direction générale de sûreté Nationale (DGSN). Elle en est sortie indemne.
A Casablanca, Rabat, Marrakech, Fès, Tanger, Agadir, le commerce de la chair fait florès. C’est une activité comme une autre. Une donnée, encore une fois. Un attribut de l’espace urbain marocain. Des villes de tolérance, avec des réseaux, des filières, des clients, des fournisseurs, des circuits institutionnalisés, des appels d’offres et des cahiers de charges.
Une enquête de l’Organisation Panafricaine de Lutte contre le Sida au Maroc (OPALS–Maroc) auprès de 500 prostituées marocaines, dans sept villes du pays, Azrou, Khénifra, Béni Mellal, Meknès, Fès, Agadir et Rabat, dévoilée en janvier 2008, met en lumière un phénomène peu évoqué au Maroc. Une partie des résultats est tristement prévisible mais beaucoup sont très surprenants. 13% des prostituées interrogées sont des « célibataires vierges » qui ont toujours leur hymen. Ce chiffre met en lumière le problème de la sacro–sainte virginité demandée avant le mariage et les pratiques exercées par certaines femmes pour avoir malgré tout une activité sexuelle.
Les fondements de la société marocaine sont à nouveau ébranlés dans cette étude lorsqu’on apprend que 59,4% de ces femmes ont eu leur premier rapport sexuel rémunéré entre 9 et 15 ans. Une femme interrogée avoue même avoir eu son premier rapport à 9 ans. Par ailleurs 32,6% des femmes ont pratiqué ou subi un acte sexuel entre 6 et 15 ans. La faible probabilité que l’enfant de 6 ans soit consentant renvoie encore une fois aux problèmes de la pédophilie et aux violences sexuelles infligées aux jeunes filles, dans un pays où la sexualité est taboue. Tout comme le cas des mineurs qui errent à longueur de journée pour vendre leurs corps sans aucune protection contre les maladies. Ainsi se dessine la cruauté d’un destin pitoyable pour beaucoup d’adolescents marocains.
Un autre phénomène alarmant qui sévit depuis longtemps : La prostitution en milieu estudiantin. Lycéennes ou étudiantes, de jeunes Marocaines se livrent, contre des cadeaux ou de l’argent, à un commerce du sexe qu’elles refusent toutefois d’appeler prostitution. En Europe, les témoignages et alertes se multiplient face au phénomène des jeunes filles marocaines qui se prostituent et dont la principale cause est la pauvreté.
Pourquoi le ministre de l’intérieur a refusé l’installation d’un bureau local de l’association française « Ni Putes Ni Soumises »? Pour la seule raison que cela risque de déranger l’institution de la prostitution au Maroc, que cette association fasse l’état des lieux de la prostitution et le tourisme sexuel extrêmement grave au royaume alaouite.
Quand on additionne à ce fleau évolutif qu’est la prostitution des temps modernes (complicité de la famille, tourisme sexuel, pédophilie…..) à l’industrie des stupefiants bien encadree par les decideurs et les barons de la cours royale (le Maroc est le premier producteur mondial de cannabis et premier fournisseur de l’Europe) non obstant des autres fléaux socio-economiques endémiques, on est en droit de se poser la question suivante : Où va le Maroc de Sa Majesté le roi Mohamed VI?
Malheureusement pour la population sahraouie, ce fléau n’a pas épargné les territoires occupés du Sahara Occidental, où la présence de plus de 160.000 soldats, le long du mur de défense, fait de ce métier l’un des plus lucratifs après le trafic de drogue dirigé par les généraux de l’armée marocaine.
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