Dans un discours prononcé à Fès le 30 juillet 2008, à l’occasion du 9e anniversaire de son accession au trône et publié intégralement par l’agence de presse officielle MAP, le roi Mohammed VI a laissé entendre que la fermeture de la frontière est liée à la question du Sahara occidental. Il a déclaré : « Quelles qu’elles soient, les différences de points de vue dans ce conflit ne sauraient justifier la poursuite de la fermeture des frontières. » Pour lui, « cette mesure unilatérale est vécue par les deux peuples comme une sanction collective incompatible avec leurs liens de fraternité historique, les exigences de leur avenir commun et les impératifs de l’intégration maghrébine ».
La question du Sahara occidental est loin d’être l’élément déclencheur de cette décision. Pour rappel, l’Algérie a fermé ses frontières terrestres avec le royaume après les attentats contre l’hôtel Atlas Asni, à Marrakech, en août 1994, lorsque les autorités marocaines ont affiché une volonté évidente de faire porter toute la responsabilité des événements à l’Algérie à travers l’instauration brutale du visa pour les Algériens, suivie par une véritable opération de chasse aux Algériens, y compris parmi ceux qui y vivaient légalement depuis des années. Des centaines d’algériens, dont des femmes et des enfants, ont été évacués manu-militari des hôtels, maisons et lieux publics vers la frontière. Des années plus tard, les auteurs de cet attentat se sont révélés être tous des Marocains. Mais le Maroc n’a pas pour autant changé sa position. Plus grave, les terroristes ont réussi à installer de nombreux camps d’entraînement sur le territoire marocain, non loin de la frontière, et ont servi pour la plupart des filières de trafic d’armes en provenance de l’Europe et à destination des maquis du GIA. Les révélations de repentis ayant transité par ces campements ont levé le voile sur la permissivité des services du royaume à l’égard des terroristes algériens.
Le journal El Khabar, dans son édition du 20 mars 2009 apportait davantage de détails sur l’implication du gouvernement marocain dans les actes terroristes exécutés en Algérie :
« L’ex avocat du principal accusé Marocain dans la plus grande affaire de trafic d’armes au profit des groupes terroristes en Algérie a indiqué que les appareils sécuritaires Belges étaient au courant des relations de ce dernier avec les groupes terroristes Algériens, mais « ils ne trouvaient pas nécessaire » de le dénoncer à cause des services « de renseignements » qu’il a présenté pour eux.L’avocat du Marocain, Mohamed Ziane, a accusé le gouvernement Belge « d’étouffement prémédité » de la relation de ses appareils sécuritaires avec Abdelkader Beliredj, la matière grise « du réseau international terroriste », dont le démantèlement avait été annoncé, depuis près d’une année, par le ministère Marocain de l’intérieur. Ses éléments ont été accusés de planification pour l’assassinat des ministres, des militaires et des personnalités influentes ainsi que des juifs. Le même ministère a indiqué que son chef Abdelkader Beliredj, âgé de 51 ans, jouissant d’une double nationalité Marocaine et Belge, a joué un rôle important dans le financement et le trafic des armes et de cartouches au profit des groupes armés en Algérie du fait qu’il « connaît parfaitement la plupart de leurs émirs et les réseaux de soutien en Europe ».. Ziane a déclaré à « El Khabar » que le gouvernement Belge « a masqué les résultats » de la mission ayant conduit des responsables du secteur de la justice Belge vers la prison Marocaine Sella, où se trouvait Beliredj, pour l’interroger au sujet de ses relations avec les appareils sécuritaires à Bruxelles « surtout que ces appareils étaient au courant d’avance de toutes les opérations de trafic d’armes et de cartouches vers l’Algérie via les frontières Marocaines ».
L’ex émir et fondateur du Groupe Islamique Armé (GIA), Abdelhak Layada, a déclaré qu’il est entré au Maroc en 1993 à la demande de la sécurité marocaine, et non pas pour rencontrer des Afghans Algériens établis au Royaume marocain. Dans une interview publiée avant-hier par le journal Marocain « El Massa » le 25/12/2008, Layada a révélé des détails alarmants sur la période qu’il a passé au Maroc, en déclarant : « Les Algériens Afghans étaient présents en Algérie et non pas au Maroc. Je suis entré au Maroc à la demande des responsables marocains chargés de la sécurité, qui m’ont contacté puis informés que les parties suprêmes du Palais voulaient me rencontrer. »Layada a ajouté d’autres détails qui n’étaient pas connus : « J’ai rencontré Idriss Al Basri à Rabat et il m’a dit : Bienvenu dans ton deuxième pays ».Layada a rappelé qu’il n’a jamais été détenu au Maroc « J’ai rencontré Hassan II pour 15 minutes et je ne veux pas divulguer le contenu de notre entrevue, il me suffit de dire que je fus soumis à un chantage dans l’affaire du conflit relatif au Sahara et à d’autres affaires ».L’une des plus importantes déclarations faites par le fondateur du « GIA » est celle ayant trait à l’information faisant état que c’est Khaled Nezzar, ex ministre de la défense, qui l’avait récupéré des autorités marocaines. « Ce qu’a dit Khaled Nezzar est faux car il a été déchu de son poste le 25 juillet 1993, et moi je fus remis aux autorités Algériennes le 2 Août 1993, c’est à dire sept jours après sa destitution ».Layada a accusé les responsables Marocains de l’avoir « Trahi » et il déclare : « Si j’étais terroriste, alors pourquoi les autorités Marocaines nous soutenaient ». La déclaration de Layada est incendiaire, car il confirme l’accusation de l’Algérie portée contre le Maroc quant à son soutien au terrorisme.
Le Maroc est aussi un contribuant au problème de la consommation de la drogue en Algérie. C’est vrai qu’il y a d’autres facteurs mais il reste la source principale et alimente des réseaux criminelles qui rentrent dans la commercialisation qui à leur tour sont liés au terrorisme directement ou indirectement. Il ne se passe pas un jour sans entendre parler de contrebande, et de trafics en tous genres venant d’un royaume gagrené par la corruption et le soutien au terrorisme et, en plus, les algériens ont le droit à des scènes de schizophrénie de la part du monarque marocain. Comme si le problème du Sahara Occidental était le seul point de litige entre les deux pays.Le gouvernement algérien a été clair à ce sujet. Il n’y aura pas de solutions partielles. Seulement un règlement de tous les contentieux existans permettra d’aboutir à une solution du problème du Sahara Occidental.
Le gouvernement marocain, sous la couverture de « défendre la première cause nationale » est prêt à tout pour gagner la bataille du Sahara. On a vu comment le fauteuil marocain au sein de l’Union Africaine est vide depuis 1984, le gouvernement marocain soutenait et achetait des armes au régime raciste de l’appartheid, la rupture de ses relations diplomatiques avec le Vénezuela et l’Iran dans le but de gagner le soutien d’Obama dans la réalisation de ses rêves expansionistes.
Oui, le régime marocain este capable de tout pour le Sahara Occidental, surtout au regard du poids que revêt l’Algérie au sein de la région maghrébine, une importance admise aussi bien par les Allemands que par les Français. Il est certain que la victoire de l’Algérie contre le fléau terroriste et sa renaissance fondée sur sa politique de réconciliation a fait basculer pas mal de rapports de force, et replacé le Maroc dans la position et la cour qui n’auraient jamais dû cesser d’être les siennes : la cour des pays féodaux basés sur la repression et l’injustice.
Soutenir le Maroc dans sa politique expansioniste équivaut à soutenir le terrorisme en Algérie, sans oublier le martyr subi par les sahraouis dans les territoires occupés de la RASD. Tant que le Maroc jouit de ce soutient occidental, la tension entre les deux pays voisins risquera de maintenir cet air de turbulence qui traverse la région depuis plus de 33 ans, et tant que la France, les EEUU et l’ONU n’ont pas donné la parole au peuple sahraoui, le Maroc sera toujoçurs tenté d’encourager les opérations de déstabilisation en Algérie et, par conséquent, dans la région du Maghreb Arabe.
En ce qui concerne le différend marocco-sahraoui, l’Algérie continuera à soutenir le principe d’autodétermination pour le peuple du Sahara Occidental, conformément aux résolutions pertinentes du Conseil de sécurité dans ce sens, comme elle soutient de véritables négociations de paix entre les deux parties belligérantes dans le cadre des règles fixées par l’Organisation des Nations Unies.
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