Par :Hafida Ameyar
“La Russie n’a jamais caché ses vifs intérêts envers la Méditerranée.” C’est en ces termes précis que le directeur du Centre des relations russo-africaines de la Fédération de Russie, le Dr Evgueny Korendiassov, a décrit hier, à l’hôtel Hilton à Alger, toute l’attention réservée à cet espace par son pays. Lors d’une conférence placée sous le thème de “la stratégie de la Russie en Méditerranée”, l’invité de l’Institut national d’études de stratégie globale (Inesg) a révélé que cet intérêt remonte à une époque lointaine, plus loin que l’ère socialiste, déjà du temps de la guerre de Crimée (1853-1856). L’ex-ambassadeur au Mali et au Niger a également évoqué les effets de la chute de l’URSS sur les Russes, particulièrement en termes de “territoire tronqué”, de “désorganisation” de certains secteurs stratégiques, tels que l’économie et la défense nationale, ainsi que “les frustrations et les traumatismes” de la population contrainte de vivre “à l’état de misère”. Cette situation, a-t-il dit, a nécessité “des réformes” pour le moins difficiles, car la Russie a opté pour “l’économie de marché et la démocratie libérale”. “Ces dernières années, des changements très positifs sont apparus”, a poursuivi l’animateur, en faisant référence à la stabilité intérieure et surtout à “la position de la Russie sur l’arène internationale”, ainsi qu’à son rôle d’“acteur majeur”. “Après la chute de l’URSS, la Russie ne s’est pas retirée totalement de la Méditerranée”, a-t-il précisé. M. Korendiassov s’est voulu très explicite, en abordant “l’ambition” de son pays d’élargir le champ de la coopération et d’“assurer une responsabilité plus élevée, en raison de l’évolution de la vie internationale, la gestion des conflits et des problèmes qui se posent de façon nouvelle dans le monde”. Dans ce cadre, il a annoncé que “la Russie a adopté une nouvelle conception de la politique extérieure”. Le diplomate a, en outre, fait savoir que son pays “compte récupérer la place qui lui revient et défendre ses intérêts nationaux”, non sans insister sur le fait que “la Russie veut vivre en harmonie avec le monde entier”, y compris avec les USA. De son avis, le monde ne saurait être unilatéral et “la période d’un seul coq dans la basse-cour est terminée définitivement”. “La Russie préconise le principe de la justice, de la démocratie et de la multipolarité”, a-t-il soutenu. Dans cette optique, il a confié que le bassin méditerranéen et la région du Proche-Orient figurent parmi “les premières priorités de la Russie nouvelle”. En plus clair, le spécialiste de l’Afrique a laissé entendre que l’“attachement” de la Russie à la Méditerranée se justifie, entre autres, par ce qu’elle apportera dans un espace “surchargé de différends et de conflits”, une région qui “abrite les dangers les plus immédiats et ceux liés surtout à la menace de dissémination des armes de destruction massive”. Pour l’invité de l’Inesg, le renforcement de la présence russe dans l’espace méditerranéen passe par celui de sa coopération avec l’Algérie et permettra de fortifier son “influence”, quant à l’avenir international. “Nous pensons que la Russie est une puissance de rang mondial. Toutes les tentatives visant à réduire ce rôle sont vouées à l’échec”, a souligné l’animateur. Interpellé sur la récente tournée de Christopher Ross, l’émissaire onusien pour le Sahara occidental, M. Korendiassov a réaffirmé la position “connue depuis longtemps” de son pays, à savoir : “l’autodétermination de tous les peuples, y compris le peuple sahraoui, dans le cadre de l’ONU et des organismes internationaux”.
Hafida Ameyar
“La Russie n’a jamais caché ses vifs intérêts envers la Méditerranée.” C’est en ces termes précis que le directeur du Centre des relations russo-africaines de la Fédération de Russie, le Dr Evgueny Korendiassov, a décrit hier, à l’hôtel Hilton à Alger, toute l’attention réservée à cet espace par son pays. Lors d’une conférence placée sous le thème de “la stratégie de la Russie en Méditerranée”, l’invité de l’Institut national d’études de stratégie globale (Inesg) a révélé que cet intérêt remonte à une époque lointaine, plus loin que l’ère socialiste, déjà du temps de la guerre de Crimée (1853-1856). L’ex-ambassadeur au Mali et au Niger a également évoqué les effets de la chute de l’URSS sur les Russes, particulièrement en termes de “territoire tronqué”, de “désorganisation” de certains secteurs stratégiques, tels que l’économie et la défense nationale, ainsi que “les frustrations et les traumatismes” de la population contrainte de vivre “à l’état de misère”. Cette situation, a-t-il dit, a nécessité “des réformes” pour le moins difficiles, car la Russie a opté pour “l’économie de marché et la démocratie libérale”. “Ces dernières années, des changements très positifs sont apparus”, a poursuivi l’animateur, en faisant référence à la stabilité intérieure et surtout à “la position de la Russie sur l’arène internationale”, ainsi qu’à son rôle d’“acteur majeur”. “Après la chute de l’URSS, la Russie ne s’est pas retirée totalement de la Méditerranée”, a-t-il précisé. M. Korendiassov s’est voulu très explicite, en abordant “l’ambition” de son pays d’élargir le champ de la coopération et d’“assurer une responsabilité plus élevée, en raison de l’évolution de la vie internationale, la gestion des conflits et des problèmes qui se posent de façon nouvelle dans le monde”. Dans ce cadre, il a annoncé que “la Russie a adopté une nouvelle conception de la politique extérieure”. Le diplomate a, en outre, fait savoir que son pays “compte récupérer la place qui lui revient et défendre ses intérêts nationaux”, non sans insister sur le fait que “la Russie veut vivre en harmonie avec le monde entier”, y compris avec les USA. De son avis, le monde ne saurait être unilatéral et “la période d’un seul coq dans la basse-cour est terminée définitivement”. “La Russie préconise le principe de la justice, de la démocratie et de la multipolarité”, a-t-il soutenu. Dans cette optique, il a confié que le bassin méditerranéen et la région du Proche-Orient figurent parmi “les premières priorités de la Russie nouvelle”. En plus clair, le spécialiste de l’Afrique a laissé entendre que l’“attachement” de la Russie à la Méditerranée se justifie, entre autres, par ce qu’elle apportera dans un espace “surchargé de différends et de conflits”, une région qui “abrite les dangers les plus immédiats et ceux liés surtout à la menace de dissémination des armes de destruction massive”. Pour l’invité de l’Inesg, le renforcement de la présence russe dans l’espace méditerranéen passe par celui de sa coopération avec l’Algérie et permettra de fortifier son “influence”, quant à l’avenir international. “Nous pensons que la Russie est une puissance de rang mondial. Toutes les tentatives visant à réduire ce rôle sont vouées à l’échec”, a souligné l’animateur. Interpellé sur la récente tournée de Christopher Ross, l’émissaire onusien pour le Sahara occidental, M. Korendiassov a réaffirmé la position “connue depuis longtemps” de son pays, à savoir : “l’autodétermination de tous les peuples, y compris le peuple sahraoui, dans le cadre de l’ONU et des organismes internationaux”.
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